Reek - Death Is Something There Between
Chronique
Reek Death Is Something There Between
A la question "Quel musicien Suédois ultra-prolifique évoluant ou ayant évolué dans un nombre incalculable de formations différentes, multiplie les projets et sort en moyenne trois à quatre disques par an ?", la réponse est facile et évidente puisqu’il s’agit du vétéran Rogga Johansson. Hé oui le guitariste est déjà de retour avec un nouveau groupe qui sort directement son premier long-format, et où il se voit accompagné cette fois-ci par son acolyte Håkan Stuvemark (WOMBBATH). Fondé en pleine canicule l’été dernier les deux guitaristes ont décidé de se lancer sous le nom de REEK dans du Death’N’Roll typiquement dans la veine d'ENTOMBED, histoire là-encore de se faire plaisir en rendant hommage à une musique qui ne cesse de les inspirer depuis de longues années. Cependant à l’instar de PAGANIZER, PUTREVORE, REVOLTING, THE GROTESQUERY et tant d’autres il ne faut pas s’attendre à ce que cette nouvelle aventure du natif de Gamleby soit durablement marquante et laisse un souvenir impérissable aussi bien actuellement que dans le futur.
Car comme d’habitude avec ce qu’il compose l’ensemble va se montrer particulièrement simple rythmiquement, mettant ainsi le cerveau en sommeil et permettant donc à l’auditeur de se vider tranquillement la tête sans se poser de questions, aidé en cela par des compos qui ne s’éternisent pas sur la longueur (une seule dépasse les quatre minutes). Mais là-encore de façon récurrente tout cela va donner la sensation de se répéter à l’infini, et montrer ainsi un côté interchangeable à ce rendu monolithique dont rien ne dépasse. Cependant on va quand même passer un bon moment, sympathique et sans fioritures, porté par une production grassouillette et un entrain généralisé, où le Punk n’est jamais très loin, comme cela est le cas sur « Condemned By The Hands Of Pain » de très bonne facture, qui ouvre les hostilités de façon efficace et sobre. Pas de quartier ici vu que tout est joué à cent à l’heure et donne ainsi une vraie envie de remuer la tête, tant le sens du riff y est simplissime à l'instar du solo qui ne se foule pas des masses mais amène un vrai supplément d’âme à ce titre d’ouverture qui a le mérite de mettre les points sur les i. Mais heureusement cette première moitié d’album va néanmoins éviter de tomber dans la monotonie grâce à quelques subtiles variations et changements de tempos bien sentis, même si la construction globale reste toujours aussi rudimentaire. Ceci va se retrouver de façon flagrante sur le très bon « Flesh Golem » qui mise autant sur la rapidité que sur la lenteur, jouant l’alternance et le grand écart entre explosivité et lourdeur cette plage se révèle être très agréable quoi que donnant la sensation d’avoir déjà été entendue des milliers de fois auparavant, mais cela passe tout seul et l’on n’en tient pas rigueur. Puis progressivement au fur et à mesure de l'avancée de cette galette le tempo va doucement ralentir, jusqu'à être carrément bridé sur l'étonnant « The Eaters » plus rampant et pénétrant que ce qui a été entendu jusque-là, et même si un sentiment légitime de répétition finit par émerger cela reste encore de bonne tenue. C'est aussi le cas avec « Horror Waltz » qui enchaîne dans la foulée, et donne la sensation d'avoir tout repiqué de la plage précédente, en osant cependant remettre un peu d'accélérations quand c'est nécessaire afin de ne pas tomber dans la redondance.
Mais alors quand on va entamer la seconde moitié de cette livraison un vrai coup de mou va intervenir à cause du pataud et linéaire « Foaming At The Mouth », qui va mettre en avant tout la palette technique du quatuor mais aussi ses limites, du fait d'une durée générale excessive et propice à l'ennui quand on propose quelquechose d'aussi dépouillé et primitif. Heureusement cet incident de parcours va être oublié de suite via une série de plages courtes menées tambour battant,et au groove intensif, qui vont donner du coup envie de headbanguer sans discontinuer. Avec « Tyranny Of The Blood », « A Matter Of Time », « Black Hole Star », et « Fuel For The Pyres » la qualité et la puissance vont nettement monter d'un cran tant tout cela va se montrer addictif et énergique, porté par une envie d'en découdre qui va faire un malheur sur scène à défaut d'arriver à en dégager un riff ou une parole marquante, tout comme sur le très réussi « Rain Down Salvation » qui conclut les hostilités de façon agréable et entraînante. Si ce « Death Is Something There Between » risque de passer pratiquement inaperçu dans la masse de sorties qui vont voir le jour au cours de cette année, il serait néanmoins dommage de ne pas poser une oreille attentive ou distraite dessus, car même s'il évident qu'il passera le plus clair de son temps à prendre la poussière dans son étagère il ne faudra quand même pas hésiter à le ressortir de son étui de façon régulière ou parcimonieuse. Ça ne changera pas la face du monde ni du Metal mais ça a au moins le mérite de défouler et de faire passer un bon moment vite assimilé et digéré, ce qui en cette période de Coronavirus à la con et de déconfinement presque généralisé se révèle être fort bienvenu.
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