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Nexion - Seven Oracles

Chronique

Nexion Seven Oracles
S'il n'est pas encore le rejeton le plus connu d'Islande NEXION possède pourtant de nombreux atouts pour être au même niveau que nombre de ses compatriotes, tant son EP éponyme sorti il y'a un peu plus de trois ans montrait nombre de qualités qui ne demandaient qu'un peu plus de vécu et d'expérience pour exploser totalement à la face du monde. Ayant pris son temps pour donner naissance à son premier long-format le quintet en a aussi profité pour rejoindre les Italiens d'Avantgarde Music, un signe qui ne trompe pas quant à son potentiel, tant on connait l'exigence artistique du label transalpin qui va lui faire passer un cap en termes de notoriété, ce qui n'est que justice. Car on avait bien senti que le combo en avait largement gardé sous le coude, il ne lui restait plus qu'à exploiter correctement toute sa musicalité pour donner naissance à un album imparable et prenant de bout en bout chose, ce qui est ici le cas tant durant un peu plus de trois-quart d'heure on va être totalement happé par un mélange Black/Death des plus savoureux et habile, malgré la durée de chacun des morceaux. Ne descendant jamais sous les cinq minutes ceux-ci ne se montrent aussi jamais redondant ou répétitifs, car même si la trame générale de cet opus reste assez similaire du début à la fin chacun d'entre eux possède sa propre touche et une identité personnelle, qui de fait donne la sensation de ne jamais se répéter.

Misant autant sur la violence que sur les passages plus posés et les ambiances affirmées le groupe montre d'entrée tout son panel d'influences avec le tentaculaire et oppressant « Seven Oracles », où lumière et ténèbres vont se côtoyer en permanence tels Charybde et Scylla, créant ainsi un mélange entre blasts énervés particulièrement sombres et passages plus lents d'où semblent vouloir émerger une certaine forme de luminosité au milieu de cette brume opaque. N'hésitant pas à accélérer et ralentir régulièrement la formation y a ajouté des riffs froids qui émergent de l'obscurité, tel un phare dans la nuit créant ainsi un espoir pour l'auditeur qui ne sait pas sur quel pied danser, tant les choses ne cessent d'évoluer dans tous les sens. Cependant malgré une complexité de façade la musique des insulaires se révèle être très fluide, car même si le niveau technique est présent ceux-ci ne tombent pas dans la démonstration stérile, restant juste à la limite de l'excès sans le dépasser, chose qui sera là en permanence par la suite. En effet dans la foulée de cette réussite d'entrée « Revelation Of Unbeing » pointe le bout de son nez et se montre également particulièrement aguicheur, tout en se faisant plus direct et rentre-dedans en jouant sur l'alternance sobre entre rythmique enlevée et lourde (ponctuée de relents martiaux), et d'un soli lumineux qui évitent ainsi une linéarité au milieu des longs passages ultra-rapides.

Et puis à partir de « Divine Wind And Holocaust Clouds » les choses vont encore grimper en intensité comme en accroche globale, car ici on est en présence d'un hymne fédérateur et épique à souhait entre passages tribaux pour préparer le combat et riffing entraînant pour headbanguer. Digne d'un assaut viking imminent les mecs misent sur un rythme élevé en permanence et des tapis de double pour affirmer leur autorité et l'assaut imminent, seulement interrompu par une longue plage lente telle une pause dans la tempête (afin que les guerriers puissent reprendre des forces). Autant dire qu'à cet instant-là on voit très clairement qu'on a affaire à un grand disque, et ce n'est pas le religieux « Sanctum Amentiae » (au nom latin parfaitement en raccord) qui dira le contraire ! Ici en effet la rapidité est mise sur le bord du chemin afin de privilégier la lenteur via un tempo bridé à souhait, tout cela pour créer une ambiance plus propice au recueillement et à la messe noire, aidé en cela par un chant possédé et poignant (le vocaliste réalise d'ailleurs une prestation de haute lutte tout du long de cette galette). Misant autant sur les incantations que les notes claires émergeant du brouillard, l'ensemble se dévoile tel un livre tant l'ensemble rampant (aidé par une basse chaude et présente) grimpe en qualité et donne la sensation que l'on est sur un volcan sacré pour faire un sacrifice à Odin. Une fois le rite terminé place au monstrueux « Utterances Of Broken Throats » qui fait preuve de plus de classicisme mais se montre tout aussi inspiré, en se dévoilant progressivement via une pression qui ne cesse de grimper en intensité jusqu'à exploser totalement et créer une éruption de violence, avant que le tout ne se calme et ne serve de transition à l'arrivée de « The Spirit Of Black Breath ». Ici les gars reviennent à un peu plus de "sobriété" en reprenant un peu de tout ce qui a été entendu jusque-là et en y ajoutant un côté militaire, comme pour signifier que la guerre est sur le point de reprendre entre deux rasades de blasts énervés portés par des riffs toujours aussi sombres et précis, histoire de tâter le terrain avant la conclusion qui débarque sous le nom « The Last Messiah ». Avec ces neuf minutes au compteur cette clôture composée de longues plages entre mid-tempo remuant et d'autres plus posées, voit aussi une mélodie plus affirmée du fait de notes claires qui émergent à travers le vent et la nuit pluvieuse, tout en servant de "best-of" a tout ce qui a été entendu auparavant.

Autant dire qu'on n'a rien à reprocher à cette réalisation qui va marquer les esprits et qui a de bonnes chances de finir dans les bilans de fin d'année, tant elle laisse le temps à l'univers créé de s'installer correctement sans pour autant s'étirer inutilement. Cohérente et suffisamment variée pour mettre l'auditoire à l'aise (tout en bénéficiant d'une production équilibrée relativement naturelle), elle va sans nul doute mettre sur le devant de la scène ses créateurs qui le méritent amplement, tant cette oeuvre tentaculaire va demander du temps pour être totalement assimilée sans pour autant être indigeste ou bourrative, ce qui montre un vrai caractère et un sens de l'écriture des plus affûté. En tout cas cela confirme s'il y'en avait besoin que Reykjavík et ses alentours sont actuellement la terre promise de la scène extrême, où productivité et qualité sont régulièrement au rendez-vous tout en conservant une authenticité et une originale intacte, malgré la concurrence locale (et internationale) exacerbée. Cela est donc une vraie performance en soi de la part des auteurs de ce bijou qui se dégustera avec plaisir durant une longue période, et placera encore un peu plus le pays des geysers parmi les nations incontournables du Metal noir.

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Nexion
Black/Death Metal
2020 - Avantgarde Music
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs :   -
Webzines : (3)  8.33/10

plus d'infos sur
Nexion
Nexion
Black/Death Metal - 2016 - Islande
  

tracklist
01.   Seven Oracles
02.   Revelation Of Unbeing
03.   Divine Wind And Holocaust Clouds
04.   Sanctum Amentiae
05.   Utterances Of Broken Throats
06.   The Spirit Of Black Breath
07.   The Last Messiah

Durée : 47 minutes

parution
20 Juin 2020

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