chargement...

haut de page

My

Remontez pour accéder au menu
80 visiteurs :: Invité  » se connecter

Bedsore - Hypnagogic Hallucinations

Chronique

Bedsore Hypnagogic Hallucinations
À la sortie de Sweven beaucoup de personnes se sont empressées de venir cracher sur les Suédois de Morbus Chron en lâchant avec la plus grande des certitudes des choses aussi farfelues que : "c’est des vendus !" et autre "ils n’en avaient juste rien à foutre de jouer du Death Metal !". Un scénario identique aux cas Tribulation survenu l’année précédente lors de la sortie du pourtant excellent The Formulas Of Death. Pour autant, il n’y a rien d’étonnant à lire ce genre de commentaires puisque le petit monde de la musique extrême reste assez peu ouvert au changement et à la nouveauté. Ce qui le fût davantage c’est de constater à quel point de telles transformations n’ont eu finalement que peu d’incidences négatives sur la popularité de ces formations. C’est même plutôt le contraire si on prend une fois de plus l’exemple de Tribulation qui a fini par signer sur Century Media et dont le succès ne semble pas vouloir se démentir (même si à titre personnel j’y trouve de moins en moins mon compte).

Il n’est donc pas vraiment surprenant de constater que de tels groupes ont aujourd’hui suscité des vocations. Bien sûr il y a eu Sweven en début d’année mais s’agissant de la suite plus ou moins directe de Morbus Chron, je pensais plutôt aux Allemands de Venenum et Chapel Of Disease qui ont opéré ces dernières années le même virage stylistique ainsi qu’aux Italiens de Bedsore dont il est question aujourd’hui et qui ont sorti cette année leur tout premier album sur le label américain 20 Buck Spin Records.

Formé à Rome en 2018, Bedsore voit le jour sous la forme d’un duo (Stefano Allegretti et Jacopo Gianmaria Pepe). C’est dans cette configuration réduite que le groupe sort quelques mois plus tard sa toute première démo éponyme dont les deux titres qui la compose sont d’ailleurs repris ici ("At The Mountains Of Madness" et "Brains On The Tarmac"). Probablement conscient de leurs limites, les deux italiens décident d’embaucher deux nouveaux musiciens afin de compléter le line-up. Chose qui sera faite dès l’année suivante avec l’arrivée de Giulio Rimoli à la basse et de Davide Itri à la batterie. Ainsi au complet, Bedsore se met à plancher sur la suite jusqu’à accoucher en juillet dernier d’Hypnagogic Hallucinations, un premier album sublimé par l’une des dernières oeuvres signées de l’artiste Timo Ketola.
Dans la lignée des derniers albums de Morbus Chron, Sweven et Venenum ou encore d’un Tribulation période The Formulas Of Death, Bedsore propose à travers ces sept compositions un Death Metal progressif reprenant à peu de chose près (mais pas tout à fait) les mêmes schémas de compositions et atmosphères oniriques et vaporeuses que chez ses petits camarades. Si la formule proposée par les Italiens s’éloigne donc des standards habituellement déroulés dans le Death Metal, elle s’inscrit cependant dans une démarche qui, sans pour autant manquer aujourd’hui de personnalité, n’a plus tout à fait la même fraîcheur ni la même capacité à surprendre qu’autrefois. Heureusement, Bedsore à eu suffisamment de jugeote pour ne pas se contenter d’emprunter tout à fait le même chemin que d’autres avant lui. Aussi, sans pour autant révolutionner quoi que ce soit, Hypnagogic Hallucinations se distingue de ces quelques formations évoquées un peu plus haut en brouillant davantage les pistes grâce à des influences plus variées et qui, d’un morceau à l’autre, ne sont pas forcément les mêmes ou en tout cas pas mises en avant de la même manière.

Si un titre comme "The Gate, Disclosure (Intro)" qui comme son nom l’indique sert ici d’introduction, s’inscrit dans un esprit très proche des séquences atmosphériques et instrumentales présentes sur le premier album de Sweven ou du dernier album de Morbus Chron (le côté Sci-Fi/Thriller/Horror Movie en plus), les deux morceaux suivants ("The Gate, Closure (Sarcoptes Obitus)" et "Deathgazer") rappellent quant à eux énormément les Américains d’Horrendous sur leurs derniers albums ou le Death de la période Human ("Deathgazer" à 1:43). Le chant âpre si caractéristique, les plans de guitares tarabiscotés, l’apport mélodique conséquent, ces successions de séquences rapides et explosives et de passages beaucoup plus aériens aux ambiances oniriques... Tout un tas d’évocations plus ou moins subtiles mais qui, avec un peu de talent et de capacité d’appropriation, font mouche sans que l’on en arrive à crier à l’usurpation d’identité. Moins immédiate (on passe de trois morceaux de moins de quatre minutes à quatre titres compris entre six et neuf minutes), la seconde moitié de l’album donne le sentiment d’être plus personnelle, plus fouillée mais également plus progressive avec notamment de plus longues séquences instrumentales suspendues et très Floydiennes dans l’esprit (les dernières minutes de "At The Mountains Of Madness", "Cauliflower Growth" et "Disembowelment Of The Souls (Tabanidae)", "Brains On The Tarmac" à 3:47), des baisses de régimes beaucoup plus marquées avec notamment la mise en avant de fortes accointances Death/Doom pointant ici le bout de leurs nez ("Cauliflower Growth" où apparaît ce growl d’une profondeur extrême ainsi que l’excellent et bien nommé "Disembowelment Of The Souls (Tabanidae)" et ses faux airs de Disembowelment et Spectral Voice), des nappes de synthétiseur davantage mises en avant et des schémas de compositions tout simplement moins orthodoxes. Un parti pris qui implique généralement plusieurs écoutes attentives avant de véritablement tomber sous le charme de ces compositions effectivement beaucoup moins faciles d’accès mais dont la promesse de voyages mémorables est souvent à la clef.

Comme je l’ai évoqué un peu plus haut, il y a effectivement moins de surprise à découvrir un tel album aujourd’hui, surtout après ceux de Morbus Chron et Tribulation. Surtout, Bedsore fait face cette année à un adversaire de taille, les Suédois de Sweven qui ont effectivement livré l’un des meilleurs albums du genre. Pour autant, les Italiens proposent ici avec Hypnagogic Hallucinations un premier album particulièrement réussi qui, en dépit d’influences peut-être encore un peu trop évidentes, réussi à s’extirper de la comparaison directe avec ses ainés. Oui, ça sonne un peu comme du Morbus Chron, un peu comme du Tribulation, un peu comme du Venenum, un peu comme du Death ou du Horrendous mais au final, ce n’est jamais non plus véritablement la même chose. En attendant, si vous êtes un tant soit peu amateurs de ce genre de Death Metal progressif et atmosphérique, je vous conseille vivement de vous pencher sur ce premier album de Bedsore car celui-ci mérite que l’on s’y intéresse.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

5 COMMENTAIRE(S)

Astraldeath citer
Astraldeath
03/12/2020 13:03
note: 7.5/10
AxGxB a écrit : Bah si ça te branche, je te conseille vivement l'album de Sweven ou le "Children Of The Night" de Tribulation Clin d'oeil

Merci de tes recommandations, je garde ça sous le coude !
ERZEWYN citer
ERZEWYN
03/12/2020 09:06
L'un de mes coups de coeur de l'année, j'y trouve largement mon compte !
Sagamore citer
Sagamore
03/12/2020 06:22
J'ai écouté pour cette superbe pochette, il y a de très bonnes choses mais globalement je trouve que ça manque un peu d'instants où ça bourre...
AxGxB citer
AxGxB
02/12/2020 20:24
note: 8/10
Bah si ça te branche, je te conseille vivement l'album de Sweven ou le "Children Of The Night" de Tribulation Clin d'oeil
Astraldeath citer
Astraldeath
02/12/2020 17:16
note: 7.5/10
Pas aussi calé que toi sur ce genre de death metal donc je ne ressens pas toutes ces références que tu cites mais ce death plus aérien m'a beaucoup plus. Sourire

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Bedsore
Death Metal
2020 - 20 Buck Spin Records
notes
Chroniqueur : 8/10
Lecteurs : (2)  7.75/10
Webzines : (4)  7.32/10

plus d'infos sur
Bedsore
Bedsore
Death Metal - 2018 - Italie
  

tracklist
01.   The Gate, Disclosure (Intro)  (03:45)
02.   The Gate, Closure (Sarcoptes Obitus)  (03:30)
03.   Deathgazer  (03:45)
04.   At The Mountains Of Madness  (08:56)
05.   Cauliflower Growth  (05:59)
06.   Disembowelment Of The Souls (Tabanidae)  (05:59)
07.   Brains On The Tarmac  (08:05)

Durée : 39:59

line up
parution
24 Juillet 2020

Essayez aussi
Dies Irae
Dies Irae
The Sin War

2002 - Metal Blade Records
  
Deiquisitor
Deiquisitor
Towards Our Impending Doom

2020 - Dark Descent Records
  
Church Of Disgust
Church Of Disgust
Veneration Of Filth

2016 - Memento Mori
  
Unleashed
Unleashed
Shadows In The Deep

1992 - Century Media Records
  
Gutvoid
Gutvoid
Astral Bestiary (EP)

2019 - Autoproduction
  

Mourir
Insolence (EP)
Lire la chronique
Sadistic Intent
Morbid Faith (Single)
Lire la chronique
Carnal Savagery
Graveworms, Cadavers, Coffi...
Lire la chronique
Ingurgitating Oblivion
Ontology of Nought
Lire la chronique
Bloodbark
Sacred Sound of Solitude
Lire la chronique
Destruktor
Indomitable
Lire la chronique
Gigan
Anomalous Abstractigate Inf...
Lire la chronique
Sect
Plagues Upon Plagues
Lire la chronique
Fatal
Apocalypsis
Lire la chronique
Shrieking Demons
Diabolical Regurgitations (EP)
Lire la chronique
Brutally Deceased
Chasms
Lire la chronique
Necrotic Infibulation
Fermented Intestinal Egesta
Lire la chronique
Ckraft
Uncommon Grounds
Lire la chronique
Donor
Triangle of the Lost (Rééd.)
Lire la chronique
Glace
Vie Mystique
Lire la chronique
Nächtlich
Exaltation Of Evil
Lire la chronique
Festergore
Constellation Of Endless Bl...
Lire la chronique
Paris is Black !!! Act.01
Moonreich + Mortis Mutilati
Lire le live report
Unleash
Unleash (EP)
Lire la chronique
Perpetual Gravity
Ominous Prophecy (EP)
Lire la chronique
16
Into Dust
Lire la chronique
Oranssi Pazuzu
Muuntautuja
Lire la chronique
Blasphemous
To Lay Siege And Conquer
Lire la chronique
Wolvencrown
Celestial Lands
Lire la chronique
Gurkkhas
A Life of Suffering (Compil.)
Lire la chronique
Aara
Eiger
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Janvier 2025
Jouer à la Photo mystère
Echos de La Terre du Milieu et de Westeros
Neko Light Orchestra
Lire le live report
Deadguy
Fixation On A Coworker
Lire la chronique
Venomous Invokation
Ars Moriendi (Démo)
Lire la chronique