Expander - Neuropunk Boostergang
Chronique
Expander Neuropunk Boostergang
Retour au studio Godcity du sieur Ballou pour les texans d’Expander. Après un premier album paru chez Nuclear War Now ! Productions en 2017 (suivi d’un live, rapides les mecs!), le groupe rejoint l’écurie Profound Lore Records pour nous sortir un album présenté comme le « premier album Thrash sorti par le label ». Vous avez vu la pochette ? Alors, on attache sa ceinture, on grimpe dans la DeLorean du Doc et on est partis pour un petit voyage dans le futur de trois quarts d’heure !
Et en fait, non, pas vraiment de voyage à l’horizon… Ou alors voyage bien tumultueux ! Si comme moi vous vous êtes faits avoir par les couleurs pétantes de la pochette et la ville futuriste en arrière plan, vous auriez plutôt dû vous concentrer sur les humanoïdes et robots présents sur le bas de la cover qui n’ont pas l’air de rigoler. Les 4 membres du groupes ne sont pas là pour vous vanter les qualités du futur, ça non ! Ils sont là pour vous gueuler en pleine face ses défauts grâce à leur univers dystopique, tels des prophètes venus raconter que ça sent la merde dans quelques années.
Lancement de l’album. Petite introduction noisy, bienvenue dans le futur ! Telles des petites tapes sur l’épaule pour vous interpeller, le batteur balance plusieurs coups sur sa caisse claire, avant que le chanteur ne vienne vous chopper et vous plaquer contre un mur pour discuter gentiment avec vous. Malgré le style Thrash collé par le label, le groupe préfère l’appellation « metal-punk » ; pour autant leur musique ne se cantonne pas seulement à ce style. Pour faire gros, le groupe joue du thrash crossover, où le côté punk hardcore est tout de même bien présent, en plus de multiples petites influences. Écoutez « Cryptoseal » et vous verrez qu’il n’y a pas que du thrash dans la recette du groupe ! Même si il n’y a rien de novateur dans leur musique, elle est diablement efficace. Ça envoie, on a envie de bouger, de tout casser, de se révolter, ce qui est le but de la musique du groupe. J’imagine qu’en live, ça doit être la foire dans la fosse ! A part certaines intros/outros de titres qui sont là pour vous ancrer dans l’univers du groupe, et des mid-tempo bien lourds, il y a peu de temps morts. Les musiciens maltraitent leurs instruments sur toute la durée de l’album ; si la guitare balance des nappes d’accords plus légers, pas de soucis, le batteur et le bassiste sont toujours là pour vous envoyer des rythmiques bien lourdes.
Quant au chanteur, General Ham, il n’est pas là pour vous susurrer doucement à l’oreille que le « futur, c’est pas bien blabla», que nenni, il cherche plutôt à vous faire rentrer dans le crâne sa bonne parole, alternant les vocaux bien énervés et d’autres plus fédérateurs, à l’instar d’un prédicateur devant son autel qui dénonce à la foule ce qui les attend. Ça vocifère à tout va tout l’album, on a presque l’impression de se faire rappeler à l’ordre, et pourtant on en redemande. Ajoutez à ça les effets plus poussés sur sa voix, comme par exemple sur « Megacorp », qui font penser à une voix de robot dictant ses ordres à la populace au travers d’un haut-parleur. Concernant les paroles, le groupe crée de toutes pièces son propre monde dystopique et s’invente des petits scénarios bien barrés dans leur monde futuriste : au menu, rébellion contre les grosses entreprises, systèmes oppressifs, survie de l’Homme...
On revient aux influences punk hardcore du groupe : celle des papas de Jane Doe se fait pas mal ressentir, notamment sur les titre « Waste Ranger » et « Loyalty Illusion (R.A.T.) ». Normal me direz-vous, avec Kurt Ballou à la production. D’ailleurs, pour continuer sur les acteurs de l’ombre de ce disque, le groupe a conservé la même équipe : on retrouve une fois de plus Luca Carey, auteur de la pochette, ainsi que Joel Grind (Toxic Holocaust) au mastering.
Pour conclure l’album, le dernier titre « C.O.III: Quest For A Future » est bien différent du reste de l’album et remplit parfaitement son rôle d’outro. Avec ses 8 minutes, il nous montre une autre facette du groupe, plus épique. Les guitares se font plus légères sur certains passages, moins rentre-dedans, presque atmosphériques. Le fait d’avoir placé ces moments entre d’autres beaucoup plus énervés renforce ce caractère plus mélancolique et plus réfléchi de ce titre.
Je vais vous faire une confidence : en lançant le disque, au vu de la pochette et à la lecture de la description du groupe, je m’attendais à écouter un album de Thrash (style que j’apprécie mais à petites doses) et à (peut-être) passer un bon moment, mais sans plus. Et pourtant, je me suis pris à me le remettre de temps en temps, même pas pour le besoin de la chronique, juste pour le plaisir. Peut-être est-ce dû à son côté hardcore, en tout cas, j’ai passé un bon moment en compagnie de ces messieurs!
| Anken 17 Novembre 2020 - 916 lectures |
|
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
1 COMMENTAIRE(S)
17/11/2020 15:50