SpellBook - Magick & Mischief
Chronique
SpellBook Magick & Mischief
Le néo vintage n’a toujours pas dit son dernier mot. C’est un évidence lorsque l’on s’attarde sur le cas de cette nouvelle formation, SpellBook, ne serait-ce que ce patronyme, le look affiché des musiciens avec des sapes récupérées à la friperie du coin et tous ces détails qui vont dans le sens, comme la pochette colorée de cet album. SpellBook sort ici son premier album, le présent Magick & Mischief, mais n’en est pas à son premier coup d’essai puisque les musiciens évoluèrent sous le nom de Witch Hazel - à ne pas confondre avec mes chouchous anglais - avec lequel ils sortirent deux albums et un EP, tous en auto production. Un changement de nom pour un nouveau départ, c’est un peu ce qu’il y a dans l’idée. Sera-ce suffisant pour attirer l’attention des auditrices et des auditeurs? P’têt ben qu’oui, p’têt ben q’non.
Il y a encore quelques années, SpellBook serait plutôt sorti chez Rise Above au vue des influences que l’on perçoit sur ces sept titres, à savoir une melting pot d’influences provenant des seventies, au rang desquelles l’on peut mettre en avant Black Sabbath, le Pentagram des années soixante dix, Deep Purple, voire même Aerosmith pour le côté un peu plus rock de l’ensemble et un soupçon de Thin Lizzy, notamment pour ce qui est des leads harmonisées que l’on retrouve de temps à autres. Honnêtement, même si ceci n’a rien de détonnant en cette époque et surtout avec la hype du néo vintage, les musiciens ont suffisamment de talent pour nous proposer des compositions assez léchées et non univoques dans leur rendu. Il y a donc de la diversité ce qui donne à tout ceci un côté assez rafraichissant, surtout quand le groupe sait alterner entre titres véloces, et d’autres plus posés, je pense notamment à Not Long for this World, plus pesant dans son ambiance. Pas de doute à se faire, l’on est vraiment coincé dans les années soixante dix, avec tout ce que cette décennie a pu nous apporter de bon pour le rock en général et surtout pour le hard rock et le heavy metal en particulier. Et cela se ressent d’ailleurs avec la production de cet album, qui certes répond bien aux standards du genre, mais laisse pas mal d’espace à la basse, avec sans doute une distorsion made in Ampeg ce qui n’est pas pour me déplaire, ce qui permet de mettre le groove du groupe en avant. En cela c’est un bon choix.
Mais tous les élément décrits ci-dessus étaient déjà présents dans les précédentes réalisations de l’ancienne entité du groupe. Alors pourquoi ce changement? Sans doute que l’ajout d’influences propres au rock progressif sur certaines compositions n’est pas étranger à tout cela. Et on le ressent sur les compositions les plus étirées du groupe, dont notamment Not Long for this World, celle-ci n’aurait pas dépareillé sur un Vol.4, Motorcade et, bien évidemment, sur Dead Detectives, où l’on y retrouve des influences plus jazzy sur un titre à tiroir narrant une histoire, avec une ambiance faisant penser aux polars. Même si le côté jazzy, avec la mise en avant du piano, me fait un peu braire, c’est tout de même assez osé de faire cela, et le rendu est conforme aux volontés du groupe. C’est d’ailleurs ce qu’il y a d’intéressant avec ce disque, c’est que si sur les premiers titres l’on pourrait penser à un énième clone de toute cette vague de groupes rétro, et bien que cela demeure très efficace et bien fait, la personnalité de SpellBook s’affirme au fur et à mesure que l’on avance dans l’album. Le quatuor n’hésite guère à agrémenter ses compositions de claviers, mellotron et orgues de temps à autres, avec des sonorités analogiques qui s'intègrent bien à tout ceci. De plus, étant donné que les musiciens jouent ensemble depuis plusieurs années, l’on ne peut que saluer la grande cohésion entre eux quatre, et mettre en avant leur inspiration dans tous les domaines, à commencer par le guitariste Andy Craven, tout à l’honneur sur ce disque. Le chanteur Nathanus pourrait peut être le seul domaine de discorde concernant ce groupe, ayant un timbre de voix plutôt aigüe et un petit peu nasillard, mais peut-être est-ce du à des choix d’effets sur son chant, qui passe très bien avec l’ensemble.
Si, de primes abords, l’originalité n’est pas ce qui va éclater en écoutant ce Magick & Mischief, l’on ne peut nier les qualités des musiciens et des compositions. Ces trois quart d’heure passent finalement très bien, même si, comme évoqué plus haut, le dernier titre n’a pas ma préférence et me rebute quelque peu. SpellBook a accompli un travail honnête et haut en couleur, à l’image de la pochette, et aura de quoi ravir tout amateur de hard rock des années soixante dix et de proto metal. Évidemment, l’on pourra dire que c’est une énième formation dans un registre musical qui regorge de beaucoup trop de formations qui ne font pas trop avancer les choses, les Américains ont toutefois plusieurs tours dans leur escarcelle pour se démarquer du lot, avec notamment cette pointe d’originalité et un savoir faire qu’ils ne peuvent envier à personne. SpellBook a certes bien fait le job, mais montre ici qu’il faudra garder un œil sur ses prochaines réalisations car elle a sans doute le potentiel pour faire encore mieux.
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