Children Of Bodom + Soilwork + Shadows Fall

3 groupes de renom dans la même soirée, voilà qui promettait beaucoup (j'ai toujours du mal à commencer mes reviews...). Après une séance de dédicace à Gibert Joseph (un merçi au passage à Seb de Gibert pouravoir organisé cet évenement), au cours de laquelle chacun a pu se faire photographier avec les enfants de Bodom (quand un méchant pot de fleur ne cachait pas le visage de certains ;)) ou faire dédicacer sa guitare, son slip ou plus bizarrement ses pochettes de cds, c'est près de 600 métalleux selon la police et les organisateurs (soit un Ninkasi complet et un concert sold-out) qui se sont rués à Gerland, non pas pour un match de foot tout pourri mais pour du bon gros son à l'ancienne.

C'est SHADOWS FALL qui entame le bal avec un set un peu court, mais tout en puissance. Jouant majoritairement des titres du nouvel album "The Art Of Balance" (excepté un "Of One Blood" de toute beauté), les Américains ont obtenus une bonne réaction du public, dans une ambiance surchauffée et survoltée (il faisait très chaud ce soir là). Le chanteur avait une pêche d'enfer, beaucoup d'énergie et un sens de l'autodérision sympathique, se surnommant lui-même le "Bob Marley du métal", à cause de ses immenses dreads. J'aime bien SHADOWS FALL en général, leur musique est loin d'être ultra-novatrice mais elle a le mérite d'être bien conçu et de varier solos ultrasoniques, parties rapides et mosh parts avec efficacité. Et je n'ai pas été déçu ce soir là, SHADOWS FALL est vraiment un bon groupe qui se dévoile réellement sur scène. Ils conclueront par un "Thoughts Without Words" d'anthologie, avant de laisser la place à SOILWORK.

SOILWORK, qui aime décidement beaucoup la France puisque voilà leur second passage en France après la première partie d'IN FLAMES en octobre 2002. Pour la 3ème fois que je les voyais (en comptant le Wacken 2002), j'ai été franchement assez déçu par leur prestation. Leur nouvel album m'a pourtant conquis, et j'attendais de voir ce que ça rendrait sur scène. Et c'est là que le bat blesse, étant donné que sur les refrains de toute beauté de "Natural Born Chaos" et "Figure Number Five", Speed (le chanteur) était inaudible, un problème de balance au départ qui s'est révélé ne pas être la seule explication. Au bout de quelques titres en effet, on voyait bien qu'il peinait toujours sur les refrains, et que les miracles qu'on peut obtenir en studio ne sont pas facilement transposables en concert, comme ce fut le cas ce soir là. Indépendamment de cela, le groupe a quand même tenu son rang, nous assénant des bijoux de thrash tel "Needlefeast", "Figure Number Five" ou encore le grandios "The Chainheart Machine", alterné avec des titres plus mélodiques comme "As We Speak" ou "Distortion Sleep". Les gratteux et le bassiste faisaient une grande partie du spectacle, se faisant de grands sourires, jouant à bout de bras de leur instrument en tirant la langue (une spécialité du bassiste), et assurant un show conséquent. Le claviériste était on ne peut plus discret, au contraire de Speed qui a décidement acquis beaucoup de confiance depuis les précédentes tournées et n'hésite plus à communiquer avec le public à l'aide de grands gestes. Une très bonne prestation scénique donc, mais personellement j'ai préféré leur passage en première partie d'IN FLAMES en octobre dernier.

Et place maintenant aux maitres de la soirée, les CHILDREN OF BODOM, qui se feront désirer un bon moment après que leur visuel ait été affiché sur scène et que le public se soit pressé pour les voir. C'est dans une athmosphère surchauffée qu'ils montent sur scène, et entament de façon très proffessionnelle un "Needled 24/7", enchané avec "Hate Me". Dans la fosse c'est la folie, on est tellement serré que les pogos en sont réduits à écraser le plus son voisin, tout le monde voulant voir de plus près le prodige de la guitare qu'est Alexi Laiho. Et il ne nous aura pas déçu ce soir là, faisant ses solos les doigts dans le nez, malgré quelques fausses notes que je ne me permetrais pas de critiquer, n'arrivant pas à en faire la moitié aussi bien! La playlist est efficace, alternant des titres de tous les albums (mais ou est passé mon "Bed Of Razors"? snif), avec une interprétation très pro, trop même. Voilà justement ce que je reprocherais à CHILDREN OF BODOM sur ce concert, cette tendance à assurer ses titres sans y mettre de passion, c'est une chose qui se sent immédiatement et qui était évidente chez CHILDREN ce soir là, au contraire de SOILWORK et de SHADOWS FALL qui jouaient vraiment avec passion et plaisir. Je sais que les Finlandais ne sont pas réputés pour leur tempérament explosif, mais bon en matière de musique on était en droit de s'attendre à quelque chose de plus communicatif. Alexi faisait le strict minimum au niveau communication avec le public, et le claviériste avait l'air de se faire un peu chier par moments. Heureusement que le batteur, l'autre gratteux et le bassiste étaient plus souriants, mais dans l'ensemble il manquait ce petit quelque chose qui fait qu'on est marqué par un concert à vie. A part cela, le concert était agréable, d'une durée très acceptable (1h30 au moins), et agrémentée de petits bonus comme ce solo de batterie (enchainé sur "Bodom Beach Terror") ou ce questions-réponses guitare-clavier impressionant, qu'on retrouve sur le live "Tokyo Warheart", mais de le voir comme cela en vrai c'était époustoufflant. Alexi jouait une gamme ou une harmonique au hasard, et le claviériste la reproduisait à la perfection, en tant que musicien je peux vous dire que ça dégoute un petit peu ce niveau là de maitrise! Enfin bon un jour j'y arriverais.. ;) Voilà donc pour CHILDREN OF BODOM, qui après une 1h20 de concert reviendra pour un rappel sur "Lake Bodom", devant un public conquis qui chantait les mélodies de guitares dès que possible, on se serait cru à MAIDEN c'est vous dire! Un bon concert dans l'ensemble, malgré la prestation moyenne pour moi de SOILWORK et de CHILDREN OF BODOM, et des gars de la sécurité plus cons et imbéciles que jamais. Je ne développes pas davantage, Gero vous expliquera cela plus en détail dans sa review.