Paris Deathfest

Grosse affiche brutale en ce dimanche 12 février, encore une fois à La Loco. Supposé commencer à 16h30, le Paris Deathfest démarrera finalement 1h plus tard, comme d'habitude me direz-vous!

Et c'est donc les Parisiens de DECOHERENCE qui ouvrent le bal. Leur death très technique tout en cassures qui n'est pas sans rappeller Suffocation par moment (et le chanteur looké à la Frank Mullen ne me fera pas mentir) m'a bien plu même s'il est toujours difficile de rentrer dans des compos aussi techniques lorsqu'on ne connait pas sur album (ce qui est mon cas). Par contre, les longues intros pour chaque morceau, c'est un peu lourd et ça casse le rythme! A noter un son très correct mais une présence scénique qui frôlait le néant (p'tain z'avaient les pieds collés ou quoi?!), le tout pour 30 bonnes minutes de mise en oreille!

Vient ensuite HURTLOCKER, les Marseillais de LOATHING n'étant finalement pas présents. Un death/thrash/hardcore sans prétention mais très efficace, un bassiste marrant à la dégaine grunge toujours en mouvement, un clone de Kerry King au look très 80s avec ses basquettes blanches, son jean noir et son t-shirt Testament, un son à la hauteur, voilà encore une demi-heure où on ne sait pas ennuyé. La Loco commmence à bien se remplir d'ailleurs (mais ne sera jamais comble) et le public parisien a apparemment apprécié la performance des Américains et leurs nombreux "fuck"!

On remarque avec plaisir que l'attente entre chaque groupe est minime (15 minutes environ) et donc les Polonais de VESANIA prennent rapidement le relai. Sachant que le groupe officie dans un black symphonique je pensais m'emmerder mais bizarrement non. Il faut dire que le chant d'Orion (également bassiste dans Behemoth) lorgne souvent vers le death et que même si le côté sympho est bien marqué par la présence de claviers (quoiqu'un peu en retrait), la musique de VESANIA reste très brutale, avec une foison de blasts délivrés par le très talentueux Daray (Vader). Bonne surprise donc!

Arrive alors l'un des 3 groupes pour lesquels j'étais venu ce soir, ABORTED. Avec un line-up complètement remanié puisque Matt Dupont (Emeth) a remplacé pour cette tournée Stephane Soutereyand (Yyrkoon) occupé à changer des couches, que la jolie bassiste Olivia Scemama (Balrog, ex-No Return) a pris la place de Frederic "Free" Vanmassenhove, et que Seb de Genital Grinder/Balrog passait derrière Thijs "Tace" de Cloedt, j'avais quelques doutes sur la fiabilité et la crédibilité du groupe franco-belge. Mes doutes s'envolèrent, que dis-je, se désintégrèrent, dès les premiers blasts de "Dead Wreckoning". Putain la claque! Malgré un son brouillon, ABORTED aura tout atomisé ce soir, les nouveaux venus remplissant bien leur rôle, notamment Olivia qui m'a semblé très à l'aise, plus que son collèque Seb en tout cas qui est resté discrèt et dont les quelques vocaux furent inaudibles, Matt se contenant lui de faire son job sans en rajouter. Sven, comme à son habitude, aura été un frontman exemplaire et je ne le dirais jamais assez mais quelle putain de voix bordel! 40 minutes de brutal death/grind, pendant lesquelles le groupe aura pioché dans tous ses albums (avec une préférence logique pour l'excellent dernier bébé The Archaic Abattoir): que du bonheur!

Après la boucherie ABORTED, voilà l'armada allemande de DEW-SCENTED. Comme au No Mercy 2005, les Teutons alignent les hymnes thrash de leur 2 derniers albums Issue VI ("Never To Return", "Bled Dry", "Turn To Ash" entre autres) et Impact ("Cities Of The Dead", "Soul Poison" et "One By One" notamment) pour le plus grand plaisir de la fosse, pas encore sur les rotules malgré le passage dévastateur d'ABORTED. Compos ultra-efficaces, frontman charismatique qui arrangue la foule, son bien meilleur que pour les bouchers franco-belges, ce fut tout simplement le meilleur concert de la soirée avec ABORTED!

Changement de décor pour les Suédois de GRAVE. Leur death old-school typique de l'école suédoise a littéralement vidé la fosse et endormi les courageux qui sont restés. Après DEW-SCENTED, GRAVE a vraiment fait tâche: trop lent et trop mou malgré quelques passages thrashy et de rares blasts, trop vieillot, le trio n'a pas convaincu grand monde vu le peu de réaction des métalleux parisiens. On aurait alors préféré voir ABORTED à leur place!

22h40, c'est l'heure d'acceuillir nos cousins de CRYPTOPSY, enfin de retour dans la capitale. Première constation: la bouillie sonore gâche les parties rapides et techniques. Et dans CRYPTOPSY, les parties rapides et techniques il n'y a pratiquement que ça, aie! Mais bon on se rattrape par le charisme du revenant Lord Worm, sa gestuelle singulière, ses growls incompréhensibles (malheureusement peu audibles aussi!) et ses interventions plutôt marrantes, et le reste des musiciens qui s'approprient bien l'espace. Le niveau technique est extrêmement impressionnant bien évidemment et là c'est le batteur Flo Mounier qui remporte les suffrages: vitesse, agilité, aisance, ce mec est hallucinant de maîtrise! On aura pas le droit à un solo, dommage, mais sacré performance du Québecois, dont le jeu de cymbales (et il y'en avait croyez-moi!) était tout bonnement hors-norme! Les gravity blasts de l'énorme "Carrionshine" m'ont également collé au mur (enfin si il y'avait eu un mur derrière moi!)!

Autre déception avec le son brouillon qui empêchait toutes les subtilités de ces fins techniciens de se faire entendre, la setlist. Sur la douzaine de morceaux, pratiquement les 3/4 étaient réservés à ceux du dernier album Once Was Not (dont le gigantesque "Endless Cemetary" et son riff mid-tempo magistralement headbangant), certes très bon mais en dessous d'un None So Vile par exemple où seuls "Graves Of The Fathers" et "Phobophile" en final fûrent joués! Ne boudons pas notre plaisir malgré tout, CRYPTOPSY nous a délivré une performance, ou plutôt une démonstration, de grande qualité ce soir!

Setlist CRYPTOPSY:

White Worms
Carrionshine
Adeste Infidelis
Abigor
Keeping The Cadaver Dogs
Angelskingarden
The Pestilence That Walketh In Darkness (Psalm 91: 5-8)
Graves Of The Fathers
The Frantic Pace Of Dying
We Bleed
Endless Cemetery
Phobophile


Plus de 6 heures de bourrinage, une putain d'affiche, des putains de zicos, une salle bien remplie, je crois qu'on peut appeller ça une très bonne soirée!