Ataraxie + Dionysiaque + Mauvaise Foi
Live report
Ataraxie + Dionysiaque + Mauvaise Foi Le 18 Mai 2019 à Paris, France (Le Klub)
C’est assez dingue le nombre de concerts potentiellement intéressants que propose cette ville de merde qu’est Paris. Pour ma part, en ce samedi 18 mai 2019, ce ne sera pas l’Eurovision du fond de mon canapé (ce que je ne fais d’ailleurs jamais si ça peut vous rassurer), ni le concert de BRUJERIA au Petit Bain, mais plutôt la release party au Klub du quatrième et nouvel album d’ATARAXIE, Résignés, sorti le 8 mars dernier.
Il revenait aux Parisiens (quoi ? J’ai dit un gros mot ?!?) de MAUVAISE FOI d’ouvrir le bal d’une soirée 100 % française, placée sous le signe du Doom. Le combo s’autoproclame « saloperie musicale parisienne », eh bien moi, j’ai beaucoup aimé cette « saloperie », mariage heureux et généreux de Doom et de Sludge, aux compositions soignées, dispensées par des gars sympathiques et appliqués, à l’instar de son chanteur au gabarit aussi imposant que sa voix, puissante mais aussi chargée d’émotions. Le colosse tatoué ne tient pas en place, quitte régulièrement la scène pour rejoindre la fosse, où il semble vivre intensément l’instant présent. La présentation de leur EP quatre pistes sorti en 2017 est en tout cas convaincante et réussie : du lourd, du gras, et une bonne dose de virilité. Un groupe à suivre, assurément !
DIONYSIAQUE est originaire de Strasbourg, et s’en revenait de Plozévet où se déroulait le week-end dernier la seconde édition du COURTS OF CHAOS. J’ose espérer que le chanteur n’a pas tenu le même genre de discours là-bas. Parce qu’arriver sur scène pour clamer haut fort que Paris est une ville de merde, mais vraiment une grosse ville de merde, hein (l’un des guitaristes a insisté lourdement), et que les gens, bah, en gros, on s’en fout, on les connaît pas, c’est quand même le summum de l’incorrection et de la grossièreté quand lesdits Parisiens se sont déplacés et ont payé pour venir te voir... Bavard entre les morceaux, le chanteur aura l’occasion de briller par son mépris, en assénant quelques phrases cinglantes, parfois en s’adressant directement à une personne dans le public du style : «Je ne t’ai demandé ton avis ». Le ton était sans équivoque, dénué d’humour ou de second degré, ou quand l’arrogance prend le pas sur l’assurance… Une attitude irrespectueuse et méprisante, qui a semé le trouble parmi une partie du public et m’a personnellement beaucoup refroidie au point de ne pas pouvoir rentrer dans le set et c’est bien dommage, car DIONYSIAQUE n’est pas dépourvu de bonnes idées et de talent, les qualités vocales de N. sont indéniables, l’ensemble est bien foutu et le rendu assez pêchu. Vraiment dommage...
Chose ardue que de mettre des mots sur la prestation d’ATARAXIE. Le groupe s’inscrit dans un répertoire au croisement du Funeral Doom et du Death Metal, dont la transposition en live est difficilement descriptible : elle se regarde peut-être, elle s’écoute sans aucun doute, mais surtout elle se vit. Au Klub, on fait avec les moyens du bord, l’écran derrière le batteur n’est qu’un drap blanc fixé par des épingles à linge. Ça fera bien l’affaire pour diffuser un montage complètement déprimant sur l’état de notre monde et de nos sociétés modernes, avec en vrac des images de violence, de guerre, de terrorisme, des ravages du dérèglement climatique, de souffrance animale. On comprend tout de suite où ils ont voulu en venir avec ce titre : Résignés. Pourtant, l’atmosphère n’est pas plombée, elle est certes lourde et solennelle, mais étonnamment apaisée. J’ai beaucoup apprécié l’attitude modeste et pudique du groupe, en particulier, celle de Jonathan Théry, bienveillant à l’égard du public qu’il remercie, d’une voix douce et calme, pour sa présence (je me sens enfin bienvenue dans cette salle). ATARAXIE nous a offert une grosse heure de plaisir contemplatif avec un set complètement immersif, d’une grande maturité, empreint de gravité, et délivré avec beaucoup d’humilité, qui m’a rappelé celui de MOURNFUL CONGREGATION au Backstage en décembre dernier, si ce n’est que le Death Metal y apporte de temps à autre une savoureuse dose de vélocité en sus. Les musiciens étaient excellents, ils vivaient leur musique plus qu’ils ne la jouaient, le chant de Jonathan était profond et juste, et le son vraiment propre, c’est donc de mon plein gré que je me suis inclinée sur le billot pour recevoir leur fatal coup de hache.
Setlist :
. People Swarming, Evil Ruling
. Coronation of the Leeches
. Résignés
. Les Affres du Trépas
Enfin, et pour finir sur une note plus légère, c’était aussi l’occasion pour les Rouennais de proposer sur place, puis en after au Black Dog, une dégustation de la bière qu’ils brassent, une costaude stout, joliment baptisée Let there Beer Doom. Cheers !
| ERZEWYN 20 Mai 2019 - 1120 lectures |
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