En général, lorsque je me présente aux portes du
Backstage by the Mill, dans ce quartier bigarré qu’est Pigalle, il y a toujours plein de métalleux dehors, dedans… Là, mis à part quelques mecs qui ont tous des allures de musiciens ou de
roadies, ça m’a l’air plutôt dépeuplé pour un vendredi soir. Il faut dire que la concurrence est rude : entre un lundi férié qui incite généralement les Parisiens à quitter la ville et le concert de
SETH /
KRONOS à Savigny-Le-Temple, je comprends que certains choix ont dû être fait. Cela et l’évidence que l’affiche de ce soir s’avère relativement confidentielle en termes de renommée, même pour du
black metal. J’avais le numéro 112 en prenant mon billet la veille, j’imaginais bien que l’affluence ne serait pas dingue…
Les Lyonnais de
MALEPESTE héritent de la première partie. Le groupe existe depuis 2011 mais il n’a que deux albums au compteur, le dernier en date «
Deliquescent Exaltation » remontant déjà à 2015. Il y a cependant une actualité puisque la page Facebook annonçait que trois nouvelles compositions seraient jouées, issues du nouveau LP en cours d’enregistrement. C’est une bonne nouvelle pour ces musiciens discrets dont la discographie jouit d’une belle reconnaissance.
L’entrée est solennelle, ésotérique, les musiciens se tiennent dos au public… Esthétiquement, j’avoue être un peu déçu car les vidéos que j’avais regardées avant de venir, un
live à Saint-Etienne notamment, montraient tout un décorum de bougies et de maquillages, cruellement absents ce soir. Vous me direz que j’attache trop d’importance à la forme mais je trouve justement que le
black metal perd un peu de sa superbe lorsqu’on peut voir que les musiciens sont faits comme nous, de chair et de sang. Ce manque d’ambiance visuelle me paraît d’autant plus dommageable que le
black pratiqué par
MALEPESTE contient de nombreux passages « contemplatifs » si je puis dire, une dimension
post que je retrouve également dans le chant davantage déclamé ou gueulé qu’hurlé. Sur ce plan-là également j’ai beaucoup de mal à m’y faire, j’ai l’impression qu’il y a parfois des petits problèmes de justesse lors de l’usage de voix claires et si les riffs vont souvent sur le terrain de la dissonance, les cinquante minutes me paraissent bien longues. La sonorisation n’aide pas la formation à exprimer son plein potentiel : trop brouillon, les basses résonnent fort dans mes oreilles. Très clairement, les meilleurs moments pour moi sont lorsque la troupe envoie du
blast, ça me parle beaucoup plus même si je ne suis pas transcendé. La personnalité des Lyonnais semble donc résider dans cette approche incantatoire de la musique, c’est vrai que ces aspects-là ont une originalité supérieure aux purs passages
black et, pour me faire une idée plus juste, j’irai réécouter les disques. Certainement à revoir, dans une salle de moindre taille, sur un créneau raccourci et si possible avec toute la panoplie ritualiste. Là, j’ai trouvé la prestation trop hermétique.
Concert de
MALEPESTE filmé par
FrankieSnow.
Les Australiens ont beau avoir huit
full-lenght au compteur, je dois bien admettre que je ne connaissais pas du tout
MIDNIGHT ODYSSEY avant l’annonce de cette date. Est-ce l’argument comme quoi c’était leur première fois en France qui m’a convaincu ? Peut-être aussi avais-je envie de faire quelque chose de mon vendredi soir… Le groupe avait eu la sympathique initiative de proposer une séance de dédicace à 18h, je ne sais pas si beaucoup de monde s’est présenté, j’avoue que je m’en tapais un peu, mais c’est la chic idée ! De toute façon, seul le concert m’intéressait, je suis sur le pont, avec un peu de vent dans les voiles lorsque les premières notes se font entendre.
Les choses se présentent bien : toges, capuches, bel éclairage, un son froid, des claviers, les premiers titres m’immergent dans une ambiance
black atmosphérique aux sonorités 90’s, avec en prime un chant habité… Mais à aucun moment la magie n'opère. Avec ce nouvel article peu enthousiaste, je risque de finir dans le catalogue des vieux cons assez rapidement. Je n’arrive pas à pénétrer l’univers de
MIDNIGHT ODYSSEY, je reste à la porte de la perception, le museau collé au carreau, je vois bien que le public s’enflamme et ovationne chaleureusement chaque fin de morceau mais je trouve qu’encore une fois les voix claires sonnent faux, que le jeu de guitare n’est pas toujours très propre, il y a trop de longueurs, de moments que je qualifierais de progressifs, les passages purement ambiants étant globalement assez mous du genou, chose que je n’avais pas du tout perçu sur album. Le succès est pourtant au rendez-vous, je dois une nouvelle fois être à la ramasse car le rendu me semble trop pompeux, voire ennuyeux à la fin de l’heure de spectacle pour être parfaitement honnête. Comme pour
MALEPESTE, la musique des Australiens me happe totalement lorsqu’elle accentue la vitesse, c’est à mon goût dans ces moments-là que
Dis Pater exprime la meilleure facette de son talent de compositeur. Les autres éléments me larguent, ils passent bien en studio mais manquent trop de
punch en
live.
Concert de
MIDNIGHT ODYSSEY filmé par
FrankieSnow.
Evidemment, je ne regrette pas mon billet, j’étais mieux là qu’à me cajoler le Kojak mais je ne peux m’enlever de l’esprit l’idée que les deux groupes que je viens de voir sont bien plus intéressants sur disque que sur scène. Une dernière chose avant d’en finir, de ce que j’ai vu, la place pour
MIDNIGHT ODYSSEY et
DEHA était à 14€ pour la date nantaise contre 24€ à Paris… J’entends bien que la location des salles de la capitale est onéreuse mais dix balles d’écart sur un billet, ça me semble aberrant.
Par Sosthène
Par Sosthène
Par Funky Globe
Par gulo gulo
Par Lestat
Par Ikea
Par Ikea
Par Deathrash.
Par Flesh29
Par Flesh29
Par Niktareum
Par Deathrash.
Par Sosthène
Par Sosthène
Par AxGxB