chargement...

haut de page

My

Remontez pour accéder au menu
200 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Iskandr - Euprosopon

Chronique

Iskandr Euprosopon
Il y a quelques temps déjà, au hasard de mes pérégrinations quotidiennes sur Blogspot, une pochette énigmatique avait réussi à accrocher mon regard, pourtant rompu au noir et blanc. Et ce alors qu'elle alignait les quines au loto des clichés : la figure du Christ en décrépitude, des contrastes affirmés, une typo gothique vue cent fois... Mais certaines choses ne s'expliquent pas. Elle, elle était magnétique, me forçant presque la main pour écouter ce que l'objet pouvait renfermer. C'était l'album "Heilig Land", d'Iskandr. Sitôt écouté, louanges sitôt chantées au sein de ces mêmes pages. Une très belle découverte, à l'époque, que ce Black Metal mystique, lent et opaque, traduisant à merveille ce que donnait à voir son artwork. Quelques temps après, Iskandr sortait un appendice de deux titres, "Zon", complétant son propos - une mini sortie au moins aussi monolithique que la principale. Et puis plus rien. Si ses camarades de l'écurie Haeresis Noviomagi se sont révélés plutôt actifs (ce qui n'est d'ailleurs pas un gage de qualité, Solar Temple, si tu nous lis...), le projet de O. s'est fait discret, du moins jusqu'à cette fin d'année. Hop, un full-length que l'on attendait plus ! Et le bonhomme est généreux, quatre titres, trois-quarts d'heure, plus qu'à se pencher sur cette dernière livraison, en espérant retrouver les belles heures et le riffing possédé d'un "Wolfskuil".

"Euprosopon", donc. Un nom qui tient plus du sirop contre la toux que du Black Metal, vous en conviendrez. Et ça tombe bien, c'est raccord, parce qu'à part quelques fulgurances placées çà et là tout au long des 44 minutes de l'opus, j'ai l'impression d’être confronté à une version chopped and screwed des meilleurs instants du groupe, tant l'objet tire en longueur.

Force est de reconnaître que, malgré le travail et la progression effectués sur la production de l'opus, plus claire que tout ce qu'Haeresis Noviomagi avait pu proposer jusqu'à présent, "Euprosopon" donne l'impression de traîner péniblement son gros bide de moine trappiste à travers un dédale sans fin, évoqué par la pochette. Quelques sursauts de vitesse, comme s'il était poursuivi par quelque menace imaginaire, mais globalement, la galette avance à vitesse de croisière. Ce qui représentait une force et permettait de développer l'atmosphère brumeuse de "Heilig Land" handicape ici la plupart des titres, qui suscitent plus le baillement que l'ébahissement. Qu'est ce qui a bien pu changer ?

Moins de magie, moins d'alchimie, bref, une somme de petits riens qui forment un grand tout. Ce qui me gêne, en tout cas, ce sont ces grosses louches de remplissage folklorique/ambiant, qui prennent une place prépondérante dans les compositions... Sans pour autant viser juste à chaque fois. Si l'on peut apprécier les cordes frottées dès l'introduction de "Vlakte", ou encore ce petit carillon et guitare sèche entamant "Heriwalt", on se surprend à regarder sa montre dès qu'elles tirent en longueur, ce qui arrive malheureusement assez rapidement - les quatre dernières minutes de "Regnum", par exemple, sans grande inspiration, qui le parasitent alors qu'il ne fait qu'onze minutes. Dommage, car le reste de la composition est proprement fantastique, reprenant tout ce que j'aimais, jusqu'à présent, chez Iskandr. La recette simple, mais qui fait mouche : un riff efficace en diable, soutenu par une lente descente de toms dramatique, quelques cassures de rythme bienvenues qui rompent avec la routine dans laquelle il serait si facile de sombrer... Un exemple. Pourquoi ne pas avoir appliqué cette formule au reste de l'album ? "Vlakte" possède un démarrage aussi laborieux qu'abrutissant, avec cette salade de caisse claire qui fait mal au crâne, peine à embrayer sur un motif enfin intéressant, couplant chants religieux et riffing abrasif... Mais fauché en plein élan par la courte durée de cette même pièce. O. donne l'impression d'avoir trouvé deux ou trois bonnes idées, et d'avoir meublé l'ensemble. Sans déconner, hormis "Verban" qui file droit et sonne juste, tout le reste patauge dans cet espèce de virage ésotérico-folklorique, marrant cinq minutes, agaçant à la longue. Sur les quarante-et-quelques minutes de "Euprosopon", à peine la moitié sont à la hauteur de "Heilig Land".

Iskandr est-il devenu un Urfaust au rabais ? Nous n'en sommes pas encore à ce point, et heureusement. Cette dernière fournée comporte quand même quelques instants de bravoure ("Regnum" amputé de son final, la partie centrale de "Heriwalt", presque solaire), tirés vers le bas par un flagrant délit de remplissage éhonté. "Euprosopon" n'est pas mauvais. Tout juste est-il un disque correct pour qui aime le Black Metal quand il est asthmatique, se met à tousser dès que l'effort est important. Ce qui est certain, c'est qu'on est loin, très loin des belles heures de "Heilig Land". Peut-être pour le prochain, si O. se décide à lâcher le neofolk discount pour faire ce qu'il sait faire de mieux...

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

6 COMMENTAIRE(S)

Sagamore citer
Sagamore
07/12/2018 08:43
Stockwel a écrit : Sinon pour parler d'Iskandr (que j'ai découvert sur Thrasho avec la chronique du 1e album), je comprends ton opinion mais je ne serais pas aussi sévère.
Oui ça tire trop en longueur parfois mais dans l'ensemble ça reste un très bon album je trouve.


Ma sévérité est à la hauteur de mon incompréhension Mr Green
Je ne comprends pas pourquoi il a choisi de faire littéralement un album moitié BM réussi/moitié Ambiant raté. Et quand on le compare aux deux sorties précédentes, franchement, il ne fait clairement pas le poids.
Stockwel citer
Stockwel
06/12/2018 21:53
Sinon pour parler d'Iskandr (que j'ai découvert sur Thrasho avec la chronique du 1e album), je comprends ton opinion mais je ne serais pas aussi sévère.
Oui ça tire trop en longueur parfois mais dans l'ensemble ça reste un très bon album je trouve.
Dantefever citer
Dantefever
06/12/2018 17:08
yog a écrit : Je ne suis pas tellement convaincu non plus par les Urfaust récents, mais s'ils nous avaient fait 10 fois le coup du mec bourré qui hurle au clair de lune, on se serait fait un peu chier aussi.

Qu'ils changent de direction, très bien, mais qu'ils fassent de la musique intéressante quoi ... Le dernier je le trouve juste malhonnête.
yog citer
yog
06/12/2018 16:01
Je ne suis pas tellement convaincu non plus par les Urfaust récents, mais s'ils nous avaient fait 10 fois le coup du mec bourré qui hurle au clair de lune, on se serait fait un peu chier aussi.
Sagamore citer
Sagamore
06/12/2018 13:18
dantefever a écrit : "Iskandr est-il devenu un Urfaust au rabais ?"


Déjà qu'Urfaust est devenu un Urfaust au rabais ...


Je pourrais pas dire, j'ai complètement lâché le groupe depuis un petit moment...
Dantefever citer
Dantefever
06/12/2018 12:47
"Iskandr est-il devenu un Urfaust au rabais ?"


Déjà qu'Urfaust est devenu un Urfaust au rabais ...

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Iskandr
notes
Chroniqueur : 5/10
Lecteurs :   -
Webzines : (4)  7.13/10

plus d'infos sur
Iskandr
Iskandr
Black Metal - Pays-Bas
  

écoutez
tracklist
01.   Vlakte  (08:18)
02.   Regnum  (11:57)
03.   Verban  (11:27)
04.   Heriwalt  (13:02)

Durée : 44:44

line up
parution
28 Septembre 2018

voir aussi
Iskandr
Iskandr
Zon (EP)

2016 - Haeresis Noviomagi
  
Iskandr
Iskandr
Heilig Land

2016 - Haeresis Noviomagi
  

Essayez plutôt
Secrets Of The Moon
Secrets Of The Moon
The Ambience Of A Dead Star (MCD)

2010 - Lupus Lounge
  
Penitência / Vapulah
Penitência / Vapulah
Das Sombras Outrora Luz

2023 - Signal Rex
  
Këkht Aräkh
Këkht Aräkh
Pale Swordsman

2021 - Livor Mortis
  
Kawir
Kawir
Exilasmos
(Εξιλασμός)

2017 - Iron Bonehead Productions
  
Spectral Wound
Spectral Wound
Infernal Decadence

2018 - Les Fleurs Du Mal Productions
  

Dauþuz
Uranium
Lire la chronique
Forbidden
Twisted Into Form
Lire la chronique
Profane Burial
My Plateau
Lire la chronique
European Assault 2024
Diocletian + Hexekration Ri...
Lire le live report
Carnifex
Hell Chose Me
Lire la chronique
Vesperian Sorrow
Awaken the Greylight
Lire la chronique
Desecresy
Deserted Realms
Lire la chronique
Greybush
A Never Ending Search For J...
Lire la chronique
Korpituli
Pohjola
Lire la chronique
Keys To The Astral Gates And Mystic Doors
Keys To The Astral Gates An...
Lire la chronique
Stress Angel
Punished By Nemesis
Lire la chronique
European Tour - Spring 2024
Bell Witch + Thantifaxath
Lire le live report
Kawir
Kydoimos
Lire la chronique
BELL WITCH
Lire l'interview
Subterraen
In the Aftermath of Blight
Lire la chronique
Conifère
L'impôt Du Sang
Lire la chronique
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Mutilated By Zombies
Scenes From The Afterlife
Lire la chronique
Echoplain
In Bones
Lire la chronique
Aristarchos
Martyr of Star and Fire
Lire la chronique
Ritual Death
Ritual Death
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Apparition
Fear The Apparition
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Skeletal Remains
Fragments Of The Ageless
Lire la chronique
Carnifex
The Diseased And The Poisoned
Lire la chronique
Abigor
Taphonomia Aeternitatis
Lire la chronique
David Eugene Edwards
Hyacinth
Lire la chronique
Lemming Project
Extinction
Lire la chronique
Keys To The Astral Gates And Mystic Doors
Keys To The Astral Gates An...
Lire la chronique