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Dagoba lors de leur passage à Lyon

Interview

Dagoba lors de leur passage à Lyon Entretien avec Franky Costanza (2014)
À l'occasion du concert de Dagoba au CCO en septembre dernier, nous avons eu la chance de nous entretenir avec le batteur Franky. Rencontre avec un musicien qui, en plus d'être un des plus respectés dans son style, fait preuve d'une gentillesse et d'une disponibilité incroyable.

Salut Franky, comment se passe cette tournée ?

Tout se passe bien depuis la sortie de Post Mortem Nihil Est. On a tourné pour la première fois au États-Unis pendant un mois, en novembre 2013. À côté de ça les concerts français tombent de plus en plus, dans des salles de plus en plus remplies. On va partir en tournée avec Epica et Dragonforce en novembre, à travers pas mal de pays européens. En parallèle de ça on continue aussi la composition du nouvel album. Donc on est super contents !

Votre premier album Dagoba sorti en 2003 reste une référence pour une grande partie de vos fans. Quelle est l'importance d'un premier opus dans la carrière d'un groupe selon vous ?

C'est la première trace laissée par le groupe, donc il faut forcément qu'il y ait un gros impact. C'est vrai que cet album là restera un des albums majeurs de la discographie de Dagoba, et heureusement, parce que je pense que s'il n'y a pas n'y a pas un premier album très apprécié dès le départ pour créer une base de fans importante, c'est dur pour le second. Donc oui, un groupe doit frapper fort d'entrée. C'est un album vraiment important pour nous. Même moi je me rend compte que son coté minimaliste, direct, impactant et très simple d'accroche nous a beaucoup servi pour la suite de notre carrière.

Il est souvent dit que le second album est le plus compliqué, surtout lorsque le premier a reçu un bon accueil. Avez-vous ressenti une pression particulière à l'écriture de "What Hell Is About" ?

Pas spécialement. En fait, on était vraiment dans l'euphorie du premier, avec toutes les bonnes retombées, que ce soit au niveau des fans ou de la presse. On sentait qu'on avait marqué énormément de points sur la scène française, et on s'est rendu compte qu'on avait une recette qui commençait à bien fonctionner. On se sentait forts. Quand la composition a commencé à prendre forme, on a pris la décision d'aller enregistrer au Danemark. C'était la première fois qu'on partait aussi loin pour enregistrer un album. Grosso modo, on a vécu Dagoba pendant un mois. On dormait, mangeait, vivaient dans la même pièce. Et on a réussi à faire ce "What Hell Is About", qui, selon moi et selon la grande majorité des fans et des journalistes, restera peut-être le meilleur album de Dagoba, à moins qu'on ne le surpasse avec un prochain. Il y avait vraiment quelque chose de magique, autant dans la composition que dans la production, tout a été fait dans une ambiance confiante, déterminée et ambitieuse. Je pense que ça restera l'album phare du groupe, le plus abouti à tous les niveaux. Ça reste une de mes meilleures expériences de studio.

De manière générale, comment envisagez-vous la composition d'un nouvel album ? Y-a-t'il beaucoup de réflexion en amont par rapport à ce que vos fans attendent de vous, ou faites-vous confiance à votre feeling sans chercher à trop vous poser de questions ?

Je pense que c'est plus la deuxième option. On ne regarde pas du tout ce qui est à la mode en ce moment, ce qui se vend, ce que les fans demandent, parce que ne nous semble pas très sincère comme démarche. Tout change tellement vite aujourd'hui, et au final on se rend compte que, sur le long terme, les groupes qui continuent à subsister et à survivre sont ceux qui ne changent pas trop, qui restent honnêtes. Si c'est la mode néo-métal, on ne va pas se mettre à intégrer des parties hip-hop. Si c'est deathcore, on ne va pas faire du deathcore. Aujourd'hui, la mode est plus au djent, ce qui ne me touche pas plus que ça. On va simplement essayer de faire du Dagoba, sans se poser de questions. Si ça plaît tant mieux, si ça ne plaît pas ce n'est pas bien grave.

Au fil de votre carrière, déjà riche de 5 albums studios avec Post Mortem Nihil Est sorti l'année dernière, une progression assez marquante se remarque par une évolution vers une musique plus sombre, avec un côté ambiant légèrement symphonique et atmosphérique qui prend de l'ampleur. Es-tu d'accord avec ça ?

C'est vrai. Il y a toujours eu pas mal de samples dans notre musique. Sur le premier album, c'était plus minimaliste, plus frois, percutant. Depuis "What Hell Is About", ça s'oriente plus vers des orchestrations, des atmosphères, des nappes. Donc oui, ce côté symphonique a indéniablement pris de l'ampleur. Personnellement, je suis fan des deux périodes. Tout est une question de dosage. Il faut parfois rester simple et direct, sur les parties les plus pêchues, avec des riffs de guitare incisifs sans forcément remplir de nappes pour arrondir les angles. Par contre, sur une partie plus mélodique, c'est sûr qu'on va plus jouer la carte de l'orchestration. Il faut juste faire attention à ne pas noyer l'ensemble. Sur "Face The Colossus" par exemple, je trouve qu'on s'est un peu perdu dans le mix, à trop charger en samples. Le côté "metal pêchu" était passé au second degré.

Pour votre dernier album, Post Mortem Nihil Est, vous avez choisi de le faire mixer aux États-unis par Logan Mader. Qu'est-ce-qui vous a poussé à tenter cette expérience ?

C'est moi qui ai proposé le nom de Logan Mader au groupe. J'étais fan de son son ultra puissant, ultra aggressif. Je pensais notamment à son travail avec des groupes comme Gojira, Devildriver ou Divine Heresy. On était tous fans de Machine Head époque "Burn My Eyes", donc ça faisait d'une pierre deux coups, rencontrer une idole et une icône du métal qu'on appréciait, et avoir la certitude d'avoir une super production. On avait enregistré chez nous avec les moyens du bord, et on a ensuite envoyé les disques durs à Logan pour le mix et le mastering. Ça permet de réduire les frais, et d'enregistrer dans des conditions plus confortables, en prenant notre temps. Quand tu enregistres en studio, tu vois l'horloge qui tourne, tu sais que la journée est à 500-600 euros, et tu stresses. Maintenant, avec un minimum d'investissement, on peut faire des prises correctes pour très peu cher avec le temps et le confort qu'on veut, et après avoir un super gros son en investissant que sur le mix.

Vous avez toujours eu ce petit côté industriel cher à votre patte musicale. Que vous inspire l'atmosphère indus ?

En fait, je pense que c'était surtout conditionné par les riffs, et nos titres. On se rendait compte que le fait qu'on joue au métronome autant en studio qu'en live nous permettait de rajouter beaucoup plus d'éléments percussifs, et donc on ne s'en est pas privé. Les infra-basses sur pratiquement toutes les mosh-parts, des bruits d'enclumes sur les caisses claires à droite à gauche, beaucoup de reverse avant des grosses parties lourdes, tout ce que j'appelle le côté power-metal-indus de Dagoba, ce côté Fear Factory, Pantera, Static-X. Tout ça rajoute un côté froid, martial, qui colle parfaitement avec les rythmiques saccadées. C'était beaucoup plus flagrant sur notre premier album, mais on a toujours gardé ce petit côté électronique.

Le départ d'un membre important est toujours une épreuve, et certains groupes n'y résistent pas. Comment aviez-vous géré celui de votre désormais ex-guitariste Izakar à l'époque ? Que s'est-il passé dans vos têtes à ce moment-là ?

Ça s'est passé en pleine composition de "Post Mortem Nihil Est". L'album et la composition étaient déjà bien avancés, les contrats étaient signés, donc c'était dur pour nous de se dire "allez on abandonne tout". Je te cache pas qu'humainement et moralement ça a été dur pour moi parce que c'est un ami de très longue date, et on a travaillé des heures et des heures ensemble au local à travailler. Sur le coup, j'ai eu comme l'impression qu'on m'enlevait une jambe, et j'étais très triste et déboussolé pendant quelques mois. Mais voilà, on a pas voulu abandonner, on a pas voulu arrêter Dagoba. Donc on s'est mis à faire des auditions, on a essayé trois ou quatre personnes, et notre ami Z, qui connaissait et adorait le groupe depuis des années, a complètement rempli la tâche, autant humainement que musicalement. Il s'est investi tout de suite, il a très vite appris le répertoire, et il a repris la composition de "Post Mortem Nihil Est" en route. Ça nous a permis de très vite nous relever. C'est sûr que quand tu joues 15 ans avec quelqu'un, il y a des réflexes qui se créent, donc psychologiquement il y a un petit vide. Mais bon, je suis tellement accroc à l'adrénaline des concerts, à l'amour du public, j'aime tellement le public de Dagoba, que s'il n'y a pas de concerts je suis vraiment en manque, autant émotionellement que musicalement. Je ne crois pas que je pourrais me passer de ça. C'est vraiment mon plus grand plaisir de musicien, jouer devant des gens qui ont le sourire, qui se régalent, ressentir l'échange, l'interaction. Ça me procure vraiment un plaisir que je ne trouve pas ailleurs, et j'en ai vraiment besoin pour vivre. Donc c'était impossible pour moi d'arrêter.

Vous venez de Marseille. Je suppose que vos prestations là-bas ont une saveur particulière pour vous ?

Oui, c'est vraiment des concerts comme on dit "à la maison". On retrouve toujours dans le public des amis d'enfance, la famille, souvent les gens de season of mist, qui, même si on n'est plus chez eux reviennent nous voir, nos premiers producteurs, des élèves à qui on donne des cours de batterie ou de guitare. Les salles qui sont presque comme nos locaux de répétition. On se sent vraiment chez nous dans des salles comme l'Espace Julien ou Le Moulin, où on va jouer avec Epica. C'est vraiment des rendez-vous très sympathiques, avec une ambiance très conviviale.

Un souvenir de concert particulièrement marquant ?

Oui alors je dirais, à l'espace Julien à Marseille, pour la sortie de "What Hell Is About". Sinon, la première partie de Metallica à Bilbao. On avait remplacé au pied levé Bullet for my Valentine. on a été propulsé à 19h devant le public de Metallica en Espagne. C'était gigantesque, incroyable. La possibilité de rencontrer James Hetfield, Lars Ulrich, qui étaient très souriants et accueillants. Un rêve de gosse qui se réalise.

Reconnu comme étant l'un des meilleurs batteurs du style aujourd'hui, à quel âge as-tu commencé la batterie ? Qu'est-ce-qui t'a donné envie d'entrer dans l'univers du rythme ?

En fait, quand j'avais à peu prêt 9 ans, je découvre le hard-rock, en commençant par Scorpions. Je tombe sur la ballade "Winds of Change" que j'écoute en boucle pendant des mois et des mois. Ensuite, j'achète l'album "Crazy World", et je me rend compte que j'aime autant la ballade que les titres hard rock. Donc je découvre ce style et j'en tombe vraiment amoureux. J'achète les albums de Scorpions un à un, mais aussi des magazines, et je découvre Guns'n'roses, Mötley Crüe, etc… Et, à l'âge de 11 ans, je tombe sur une VHS de Mötley Crüe, "Decade of Decadence". Et là, je deviens complètement fou ! Je flashe sur le jeu de batterie, sur le son, le show, le personnage de Tommy Lee et le plaisir tellement communicatif qu'il prend sur scène. Et là vraiment ça me marquera au fer rouge. Je me dis "putain, il faut que je joue de la batterie !". J'essaie de ne pas trop me faire d'illusions, mais mon rêve était déjà de devenir batteur professionnel. Donc voilà, mon déclic, ça restera Tommy Lee. Encore maintenant, je le considère comme mon mentor.

Tu officies également avec Izakar au sein de Blazing War Machine. Comment ce projet a-t-il vu le jour ?

On a monté ce projet avec le claviériste, qui est mon plus vieil ami. Au moment de la création de de Dagoba, il a monté un groupe de black metal symphonique-atmosphérique qui s'appelait Unhealthy Dreams". Pendant un période de creux au sein de Dagoba, on a eu l'envie de marier le côté martial et indus de Dagoba avec le côté épique et symphonique de groupes comme Dimmu Borgir. J'ai branché Izakar sur le coup, et on a commencé à se monter un petit répertoire. Et après plusieurs petits changements de line-up, on a trouvé le bassiste, le second guitariste et le chanteur. On a fait notre premier album, et pas mal de petits concerts , dont les premières parties de Gojira et Arch Enemy, et un tremplin lyonnais qui s'appelait le Sin Session et qui nous a permis de jouer au Hellfest. Le premier album a eu un très bon accueil, et le second est très demandé. On est à peu prêt à la moitié de la composition, et j'espère que ça sortira en 2015.

Parlons un peu des festivals. Le Hellfest est devenu un évènement mondial majeur. Avec plusieurs participations à la clé, quel regard portez-vous sur l'évolution de ce festival ?

Je trouve que c'est un festival qui progresse d'année en année, dans le bon sens du terme. Ils ont connu à leurs débuts des moments difficiles, avec des intempéries, des annulations… Et malgré toutes ces petites épreuves, le festival a perduré et a énormément progressé. On commence à connaître les gens de l'organisation, et on est très contents d'être programmés presque tous les deux ans, avec des horaires de plus en plus tardifs. Au niveau des têtes d'affiche, étant fan de hard-FM et de hard-rock, quand je vois des groupes comme Guns'n'roses, Mötley Crüe, Black Sabbath, Kiss, Twitsed Sister ou Manowar, ça me réjouit. Je vraiment heureux qu'il y ait un festival en France qui puisse faire venir ces groupes mythiques sur notre territoire. J'espère qu'ils vont continuer à progresser, et je leur souhaite vraiment toujours plus de réussite. Je pense qu'ils sont sur la bonne voie, et que ça va continuer à bien prospérer.

Vous étiez également à l'affiche du Motocultor, qui s'affirme d'année en année comme le "petit frère" du Hellfest. Quelle expérience en tirez-vous ?

Très très bon aussi, j'aime beaucoup ce festival aussi. En Bretagne, le nom de Dagoba a bien tourné, et on a toujours un super accueil. Je pense que notre musique est bien calibrée pour ce genre de festivals à taille humaine, et donc c'est chaque fois un plaisir d'y être présent. Je passe beaucoup de temps à regarder tous les groupes, je suis un fan de tous les courants du metal, du heavy, thrash, death, black, donc vraiment je me régale autant en tant que spectateur que musicien.

Le metal reste un genre particulièrement confidentiel, notamment en France où il n'est représenté dans aucun média traditionnel. Si certains regrettent cet état de faits, d'autres tiennent à conserver ce relatif anonymat de peur de sacrifier ce qui caractérise cette musique. Quel est ton avis sur la question ?

Je pense que c'est vraiment une question de traitement. Si les médias présentaient le metal à sa juste valeur, ce serait très intéressant. Malheureusement, quand le metal est présenté sur les gros médias, ça va être TF1 qui va montrer Watain en train de balancer des rats morts, ou canal+ qui va montrer le public du Hellfest le cul à l'air, et notre style va malheureusement se résumer à ça. C'est beaucoup trop réducteur. Dans d'autres pays, en Allemagne avec Arte ou en Scandinavie, il y a souvent des documentaires sur le metal très bien faits, avec des anthropologues, des sociologues… Je pense à un documentaire comme "Au Cœur de la Bête, qui récemment à fait trois dvd d'excellente qualité sur l'histoire du metal. Quand c'est bien fait, je trouve que c'est un bon moyen de promotion pour notre style de musique, qui a des valeurs humaines, des valeurs musicales, un amour du son. C'est pas que des mecs qui se bourrent la gueule et jouent n'importe quoi, il y a vraiment du travail derrière, au niveau des paroles, des productions… Il y aurait tellement à dire que quelqu'un qui voudrait développer les thèmes de metal de façon intéressante pourrait faire un documentaire passionnant. D'un autre côté, j'aime aussi ce côté marginal et underground, et je n'ai pas forcément envie que ce style soit accessible à monsieur-tout-le-monde. J'aimerais juste que ce mouvement soit présenté à sa juste valeur, avec son esprit, sa culture.

Il semble difficile en France de créer et de stabiliser un projet culturel qui sort des sentiers battus. Étant dans le milieu depuis de nombreuses années, as-tu senti une évolution à ce niveau-là ?

Oui, c'est très difficile. Je t'avoue qu'on a jamais rien reçu, aucune subvention, aucune aide de l'état français, aucune mise en avant. Il y avait le regretté Patrick Roy qui s'était énormément bougé jusqu'à la fin de sa vie, et qui était presque tourné en ridicule à l'assemblé dès qu'il parlait de ça, c'était limite malsain. Donc non, j'en attend pas trop de la culture française. Je sais qu'il y a de moins en moins d'argent dans l'industrie du disque, encore moins dans le metal, donc honnêtement, quelqu'un qui veut faire avancer son groupe a plutôt intérêt à s'investir avec ses propres deniers plutôt qu'attendre une belle subvention ou un coup de pouce. À Marseille, tout va aller sur le rap, et en France, si tu ne t'appelles pas Johnny ou que tu ne sors pas de la Star Academy, il n'y aura rien pour toi.

Internet a énormément changé l'industrie musicale, que ce soit par le téléchargement ou les facilités que ça offre au niveau de la mise en avant des artistes. Que penses-tu de tout ça ?

Je pense qu'il y a du bon et du moins bon. J'aurait tendance à penser qu'internet est un super moyen de visibilité, de mise en avant, de développement pour un jeune groupe. Par contre, le côté "tout gratuit tout de suite" complique vraiment le fait de vouloir gagner sa vie avec. C'est à dire qu'il est vraiment dur maintenant de lutter contre la gratuité. Je pense qu'avec Dagoba on a eu la chance de sortir à un moment où le disque se vendait encore un petit peu, donc le nom s'est créé, mais maintenant, je me met à la place des petits groupes qui débutent. Parce que maintenant, après deux répétitions, tu as ta page facebook, avec tes photos, tes vidéos de la répète, et tu te dis "ça y est, j'ai mon groupe". Donc t'as une carte de visite qui tient à peu prêt debout, mais de cette masse là, c'est dur de voir quelqu'un qui est professionnel, semi-pro, ultra-amateur ou carrément à côté de la plaque. Avant il y avait une sélection naturelle qui se faisait. Si le groupe était bon, t'avais enfin accès à un magazine. Il y avait des journalistes qui écoutaient vraiment. Maintenant, il y a des tonnes de webzines, quelqu'un qui est juste fan de metal se dit journaliste ou chroniqueur. C'est un peu pareil dans les autres domaines. Maintenant quelqu'un qui a un iPhone est photographe. Quelqu'un qui se met à poil est un mannequin. Donc un jeune talent émergent qui arrive à faire son trou par la qualité de son travail peut se faire voir par internet, mais il risque d'être noyé dans la masse, et c'est très difficile d'en sortir. Mais, ça permet de faire découvrir des groupes, ça permet de faire sortir sa musique sans forcément avoir de label. Mais, malgré de bons albums, même un groupe qui a beaucoup de talent, qui se fait connaître sur internet, n'arrive pas forcément à trouver un label, parce que l'argent se fait rare dans le milieu, et que les décideurs, les tourneurs et autres, ne veulent plus prendre le moindre risque. Même pour les gros groupes, ce n'est pas évident du tout pour en faire un gagne-pain. Nous on est vraiment des smicards, on subsiste avec l'intermittence, on ne voit jamais un euro sur les vente de disques. Financièrement c'est les concerts qui nous font vivre. Mais j'essaie quand même d'avoir un regard assez positif. Un groupe qui a vraiment envie, qui est talentueux, déterminé et ambitieux, peut arriver à faire de belles choses encore aujourd'hui. Il y a de la place pour tout le monde et rien n'est bloqué. Mais c'est très très dur. Il faut vraiment en vouloir, et faire des sacrifices, autant financiers qu'en terme de temps.

Tu es coincé sur une île déserte. 3 albums à emporter ?

Euuh alors… Je pense que j'emmènerais "Vulgar Display of Power" de Pantera, si jamais un jour je suis vraiment énervé et j'ai envie de me battre avec un singe sur un palmier (rires). Sinon, je dirais "Crazy World" de Scorpions pour me rappeler ma jeunesse, et "Vampire" de Cradle of Filth, pour la nuit, si j'ai envie de me battre avec des chauves-souris !

Quel est le dernier album en date à t'avoir mis une claque ?

Alors je dirais "Pandemonium" du groupe français Operadyse. Du heavy-metal ultra épique pour les fans de Rhapsody et de Sonata Artica. Certains trouvent ça très cliché, mais moi je trouve l'album vraiment fabuleux.

Quels sont les batteurs actuels les plus talentueux selon toi ?

Ouh putain y'en a plein, plein plein… J'aime beaucoup Tim Yeung de Morbid Angel, Mario Duplantier de Gojira, Roy Mayorga de Stone Sour, Krimh de Decapitated, Francesco Paoli de Fleshgod Apocalypse, Nick Barker de Dimmu Borgir/ Cradle of Filth, Zoltan Chaney le batteur de Vince Neil… Donc c'est varié.

Voilà, on approche de la fin. Merci à toi de nous avoir accordé le temps de faire cette interview ! Un dernier mot ?

Merci à tous les lecteurs et les lectrices du webzine, j'espère que certains assisteront au concert de ce soir à Lyon, et sinon je vous donne rendez-vous à un prochain concert de Dagoba, merci de votre soutien à la scène française, et à bientôt !

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