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Deveikuth + Full of Hell + The Body

Live report

Deveikuth + Full of Hell + The Body Le 22 Avril 2016 à Marseille, France (La Machine à Coudre)
Dysthymie : Un week-end à Marseille, cela ne se refuse pas, surtout lorsqu'une affiche comme celle-ci est programmée. Qui aurait imaginé un jour voir The Body jouer dans cette ville ?! Pas moi en tout cas. De plus, c'était également l'occasion de découvrir les sudistes de Deveikuth en première partie, n'ayant toujours pas posé une oreille sur leurs réalisations. C'est donc en mode décontracté (pas de visionnage de setlists ni même d'écoutes intensives avant la date), voire touriste, que je me dirige avec Ikea et une amie vers La Machine à Coudre, lieu de concerts et bar associatif assez incontournable (le tout premier que j'ai fréquenté dans ma jeunesse avec notamment un live de Revenge... Si si, le groupe de heavy français).

Ikea : Une première partie dont j'ai appréciée la dernière sortie en date (Deveikuth) et surtout la présence d'un groupe que je ne pensais pas pouvoir voir en concert un jour (The Body, qui a profité de sa présence au Roadburn pour effectuer une tournée passant, miracle, non loin de Montpellier) : il n'en fallait pas plus pour me décider à me rendre à Marseille. Une date que j'attendais de pied ferme avec malgré tout quelques inquiétudes, la principale concernant The Body. Comment le duo (composé ce soir-là d'un seul membre originel, le batteur Lee Buford n'ayant pas réussi à vaincre sa peur des avions pour se rendre sur le vieux continent et s'étant fait remplacer par celui de Braveyoung pour l'occasion) allait retranscrire sur scène une musique si travaillée ? Pas de suspense artificiel : la réponse est « de la meilleure des manières » !

Deveikuth

Ikea : Arrivé une demi-heure avant la montée du trio sur les planches (une habitude du Sud de ne jamais commencer à l'heure les concerts... Tant mieux, ça permet de prendre son temps !), j'en profite pour découvrir le lieu où se déroule l’événement, la Machine à Coudre. Situé non loin du cours Julien, quartier de Marseille où se réunissent les marginaux de tous bords, aux murs graffés, commerces alternatifs (du pain béni pour les amateurs de BD, musique, cinéma expérimental avec la salle Videodrome 2 et repas exotiques/économiques/vegan) et ambiance « à l'arrache », le bar suit cette tendance avec une atmosphère punk bon enfant, sérigraphies aux murs, toilettes bourrées de messages tantôt philosophiques, tantôt stupides, et scène basse de plafond où assister aux prestations collé-serré (à peine une trentaine-quarantaine de personnes présente ce soir-là d'après mon calcul mental de littéraire, et pourtant des températures qui approcheront rapidement celles d'une fournaise).

Mais trêve de blablas, place aux Marseillais qui auront très bien rempli leur rôle d'ouverture à coups de riffs matraqués flirtant avec l'anti-musique ! Deux titres issus de leur EP sorti ce début d'année qui en auront probablement questionné plus d'un (foule majoritairement statique) mais qui m'ont charmé ce qu'il fallait, me permettant de vérifier ce lien que je fais entre Cult of Occult et Deveikuth. Aucun doute : comme les Lyonnais, Deveikuth n'en a rien à battre, de toi, de moi, de ce qu'on pense, préférant jouer fort et lent, se faire des doigts d'honneur et crier, crier, crier jusqu'à s'exploser la gorge. Une musique terne, rectiligne (le deuxième titre joué ce soir-là sera malgré tout plus clément envers les mélomanes car plus varié), qui hypnotise, rend hagard mais ne donne jamais envie de partir. Avec en plus un son étonnamment bon pour une salle autant marquée par le DIY (pas forcément adaptée pour les concerts de prime abord), autant dire que je partais confiant pour la suite !

Dysthymie : Arrivée sur place quelques minutes après l'heure annoncée (21h) je sonne à la porte d'entrée afin de pénétrer dans un sorte de petit sas où se trouve le « guichet ». Après avoir payé la place (pas grand-chose), je traverse la première pièce en longeant le stand de merch (situé à droite) puis le bar, un poil plus loin (sur la gauche) – il faut monter des marches pour rejoindre la salle de concert mais aussi les toilettes et l'aquarium. Après avoir éclusé quelques bières et pas mal discuté, vu le retard pris, Deveikuth se prépare enfin à monter sur scène. Et le premier contact avec le groupe va être plutôt rude ! En effet, j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'univers du groupe avec un premier long titre qui ne cesse de nous malmener entre un chant criard ainsi que des sonorités lourdes et discordantes (le bassiste m'a tuée avec sa pédale d'effets). Je ploie sans trop comprendre ce qu'il se passe, envisageant même de retourner au bar. Pourtant les musiciens sont impeccables et leur jeu de scène colle parfaitement à leur style avec notamment un chanteur habité et très expressif, mais non rien n'y fait. Néanmoins la formation va réussir un petit tour de force en seconde partie, m'accrochant avec une musique un peu plus variée et accessible, hochant mollement la tête sur quelques mélodies bien senties. Une première mise en bouche assez mitigée pour ma part mais qui finit, au final, plus que bien. A voir ce que cela donne sur disque

Full of Hell

Dysthymie : Après une petite pause durant laquelle je me reprends une bière et vois de nouvelles têtes, Full of Hell fait son entrée pour le deuxième round de la soirée. Et autant dire que c'est la grosse claque ! Entre le batteur supersonique – qui tombera rapidement son tee-shirt – et le chanteur très investi, qui arpentera les planches et surtout la fosse avec son micro durant tout le set (mis à part lorsqu'il est devant sa table de « mixage »), les Américains nous plongent d'emblée dans le bain. Car si le public (nombreux vu la taille de la salle : environ 40) semble un peu timoré les premières minutes, ce dernier va très vite se rapprocher de la scène et s'enflammer. La formation dégage une énergie assez incroyable avec son grindcore/harsh noise qui nous arrive en pleine face, enchaînant les morceaux à tour de bras (avec « Pile of Dead Horses » notamment), alternant entre passages épileptiques et d'autres plus noise et tortueux. Le batteur et le chanteur – jonglant avec deux micros – accaparent d'ailleurs toute l'attention au détriment des guitariste et bassiste plus « discrets » (et qui semblent tout droit sortir du début des années 90 avec leur tee-shirt Cannibal Corpse et Deicide). La foule ne cessera d'acclamer le groupe et réclamera en fin de set un autre titre (« One more song ! ») qu'elle obtiendra. Très bonne prestation de ces jeunes musiciens ! J'aurais bien aimé acheter leurs albums... si seulement il y en avait eu au stand de merch.

Ikea : Le temps de prendre une nouvelle bière et perdre cinq ans d'espérance de vie dans le fumoir exigu de la Machine à Coudre, Full of Hell débarque sur scène. J'avoue ne pas être un grand amateur de la formation sur disque, trouvant son mélange entre grind et harsh noise assez vain et artificiel. Ce sera malheureusement une impression qui parcourra son set à Marseille. Mais, bon sang, quelle énergie ! Visiblement peu âgés (à peine plus de la vingtaine), les Ricains sont survoltés, surtout ce batteur atteint de Parkinson dès qu'il matraque ses toms. Le son, proche de la bouillie, ne me permettra pas d'apprécier les riffs du bassiste et du guitariste mais peu importe : doté d'un hurleur n'hésitant pas à fendre la foule et suivi par un public survolté (Full of Hell l'aura visiblement remarqué, nous remerciant à maintes reprises et revenant même jouer un titre en rappel), je finis par prendre mon pied comme tout le monde, malgré des compositions peu compréhensibles et trop souvent entrecoupées de passages purement noise. Un groupe que je ne suis pas prêt de réécouter sur disque, mais que je veux bien revoir sur les planches n'importe quand !

The Body

Dysthymie : Ayant surtout fait le déplacement pour voir The Body c'est avec pas mal d'excitation que je prends place près de la scène afin de ne rien rater du set ! Et le contraste avec Full of Hell passé juste avant est frappant, j'ai un peu de mal à me faire à ce côté très « épuré » et statique avec Chip King les yeux souvent collés à son ordi (« Mais il regarde quoi comme ça ?!... Les paroles ? C'est quoi le texte ? 'aaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh' ? »). Mais malgré un jeu scénique assez maigre, la magie va tout de même opérer peu à peu grâce aux sonorités à la fois massives, rugueuses et extrêmement soignées. Cependant il n'est pas question ici de douce mélancolie (et de chœurs féminins précieux) ou encore de pop-indus, non ! La formation pioche dans ses premiers albums – avec lesquels j’accroche pourtant le moins –, peignant un décor de fin du monde titre après titre. The Body fait mal et il le fait bien ! Que ce soit la voix très arrachée et aiguë de Chip King qui a elle seule instaure un climat de malaise, les grésillements constants ou encore le batteur de Braveyoung, impérial ici, apportant un peu plus de gravité aux compositions. Il en faut finalement peu au duo pour nous assujettir et tenir en haleine de bout en bout. Dommage que ce set fût un peu court.

Ikea : Difficile d'imaginer Chip King et ses airs de Popa Chubby geek (au passage : les lunettes carrées pour bouger la tête ne sont pas très pratiques à porter sur scène, vu comme il a dû les remonter sur son nez régulièrement !) faire une musique aussi nihiliste que celle jouée ce soir ! C'est pourtant une baffe qu'il mettra aux personnes présentes, la mise en scène minimaliste avec un batteur et un guitariste/hurleur regardant souvent son laptop n'ayant gêné en rien la puissance des titres joués. Des titres issus pour la plupart des débuts de The Body, assez éloignés de ceux soignés présents par exemple sur No One Deserves Hapiness. Pourtant peu séduit par un album comme All The Waters of the Earth Turn to Blood, j'ai vite révisé mon jugement durant cette grosse demi-heure tendue au possible, bourrée de déflagrations en tout genre et marquée par un batteur au jeu musclé qui a vite éteint le regret de ne pas voir le duo au complet. C'est bien simple, il a donné à lui seul toute la saveur terroriste, décharnée et orageuse, mécanique et humaine, dont sont chargées les œuvres de The Body ! Avec en plus une guitare aux grésillements constants mais capables de faire valoir ses rythmiques entêtantes et/ou foudroyantes, la Machine à Coudre s'est habillée d'une allure de squat post-apocalyptique avec ce que cela suggère de taux de radiation dangereux pour la santé. Un régal.

Autiste, dominateur, sobre en surface mais bourré d'émotions... Après une telle performance, impossible de ne pas faire un tour au merch fourni de The Body, celle-ci m'ayant fait envisager sous une nouvelle lumière les débuts du duo (qui seront achetés dans la foulée). Les autres formations n'auront clairement pas démérité, malgré quelques appréhensions au départ (surtout au sujet de Full of Hell, qui m'aura donné tort sur certains aspects). En résumé : une excellente soirée !

Dysthymie : La tension n'a fait que monter d'un cran tout au long de la soirée, débutant doucement avec Deveikuth pour exploser avec Full of Hell et finir en beauté avec le set sentencieux de The Body. Une affiche placée sous le signe de la noise qui a su tenir ses promesses !

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Deveikuth + Full of Hell + The Body
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Deveikuth
Deveikuth
Funeral Doom / Sludge / Drone / Noise - 2013 - France
  
Full Of Hell
Full Of Hell
Deathgrind / Noise - 2009 - Etats-Unis
  
The Body
The Body
Industrial Drone / Noise - 1999 - Etats-Unis
  

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