chargement...

haut de page

My

Remontez pour accéder au menu
200 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Non Opus Dei - Eternal Circle

Chronique

Non Opus Dei Eternal Circle
On me signale avec tact que je n'ai pas le droit de dire du mal de nos amis Polonais dans les colonnes de Thrashocore, et il est vrai que ce peuple historiquement jeune qui fournit la moitié du cheptel de Karl Lagarfield n'a pas grand chose à se reprocher, ayant même réussi à se défaire de cette sale habitude de délaisser les grands travaux de maçonnerie à son voisin allemand. Il fût d'ailleurs un temps pas si lointain où la Pologne pouvait donner des leçons à toute l'Europe en matière de metal extrême, tant leur scène rayonnait encore il y a à peine dix ans. Mais les récents gadins de Vader, Behemoth, Hate et autres Decapitated n'ont pas réussi à faire perdurer cette illusion, et ce ne sont pas des groupes aussi peu fédérateurs que Non Opus Dei qui vont changer la donne. Bien que très prolifique au milieu des années 2000, Non Opus Dei n'avait pas fait reparler de ses contre-performances assez unanimement reconnues depuis un Constant Flow passé totalement inaperçu en 2007.Le temps pour leur chanteur de changer complètement de registre vocal et pour leur batteur de dévaliser la trousse à pharmacie de l'équipe de cyclisme professionnelle du coin, et les voilà revenues avec un Eternal Circle qui se veut bien plus explosif que ses prédécesseurs.

Gonzo – un nom prédestiné puisque effectivement, il rentre directement dans le vif du sujet sans même prendre le temps de s'échauffer les membres – blaste à tout va, tout le temps, partout, à tel point que c'en est presque lassant. Les passages où il ne pilonne pas sa grosse caisse se comptent sur les doigts d'une main, et il s'amuse par-dessus le marché à lancer des gravity blasts extrêmement massifs toutes les trente secondes, à croire que « Dark Nebula » n'est qu'un CV pour pouvoir postuler chez Origin et Internal Suffering (même s'il est infiniment plus carré que le batteur Colombien). C'est tellement impressionnant que si j'étais naïf, je dirais qu'il est sans doute l'un des tous meilleurs batteurs de Pologne, même si quelques artifices de recalage doivent se cacher sous cette prestation époustouflante de physique. Les guitares quant à elles sont plutôt posées et essayent d'instaurer une ambiance supposément malsaine à grand renfort d'arpèges dissonants sur fond d'accords graves et espacés, même si à quelques rares moments les cordistes pensent à accélérer voire s'harmoniser. On ne s'étonnera donc pas que les Polonais sonnent assez souvent comme leurs compatriotes Behemoth et Hate, qui sont devenus sur leurs derniers albums fans de ce genre de mélange batterie supersonique/guitares anémiques. Mais le propos de Non Opus Dei est un peu plus black metal, tant dans la voix que dans le côté très désincarné et déshumanisé des compositions, qui n'est d'ailleurs pas sans évoquer ce qu'ont pu faire Aborym et The Amenta au cours de leurs carrières respectives, la production très sèche et artificielle n'étant pas non plus pour rien dans cette ressemblance. Seulement Eternal Circle est encore bien plus minimaliste sur le plan guitaristique que n'importe quel The Apostasy ou Morphosis, puisque hormis pour ces quelques discrets arpèges, je ne crois pas avoir entendu beaucoup de moments où les guitaristes utilisent leur instrument au-delà des trois cordes et dix cases les plus basses. Autant dire qu'on s'ennuie très, très vite.

Pourtant la première impression est plutôt bonne puisque « Woda Dla Umarlych » s'avère être le meilleur morceau de l'album, son riff principal étant suffisamment inspiré et blasté pour se dire que Non Opus Dei a peut être enfin trouvé la recette pour ne plus donner l'impression de tourner à vide. C'est d'ailleurs quand les guitaristes se démènent un peu que Eternal Circle délivre ses meilleurs moments, mais malheureusement, outre sur ce premier morceau et sur l'impressionnant « Point Zero », il n'y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Le groupe saute encore à pieds joints dans le grand piège de l'album surblasté : la paresse guitaristique, ou comment plaquer quelques accords gentillets sans jamais (sauf dans les morceaux que je viens d'évoquer où la double croche est enfin de mise) essayer de se mettre au rythme certes très élevé de la batterie. Je ne sais pas pour vous, mais entendre un guitariste se contenter d'un minimum syndical tel qu'il pourrait siroter une vodka malabar d'une main tout en jouant de l'autre alors que le batteur s'époumone, le plus souvent en vain, à donner de l'énergie aux compositions en pilonnant ses fûts comme un forcené, ça me donne plus l'impression d'une gigantesque lacune dans la volonté jusqu'au-boutiste affichée du groupe que de l'essai audacieux d'un contraste entre les deux sections rythmiques qui serait de toute façon horriblement éculé.
Cette impression de facilité est exacerbée par « The Prisoner Of The Worlds » avec son break immonde à 1:30, digne des pires heures de Gojira (d'ailleurs l'un des rares moments où le batteur lâche sa double pédale), « Przystrojona Stoncem » et « Death Hussar Legions », qui expérimentent tous les trois à divers moments une lourdeur et une lenteur démesurées qui ne seraient pas aussi catastrophiques si elles n'étaient pas aussi vides de tout, non seulement de mélodie mais aussi de groove, d'accroche et surtout d'intérêt.

Ce pilonnage incessant bien loin d'être un paroxysme de la brutalité se vit plutôt comme une ode involontaire à la monotonie. À moins d'être gravement en manque de gravity blasts, de brutal death polonais ainsi que de black à tendance industrielle, et bien sûr d'aimer sans conditions tout cela, vous vous endormirez sans doute avant la fin de Eternal Circle. Même s'il n'y a que peu de passages réellement désagréables à déplorer, ceux qui méritent le détour sont encore moins nombreux, signe d'un album au mieux quelconque et qui confine à l'anecdotique. Alors plutôt que d'écouter Non Opus Dei, je préfère regarder une nonne aux puces de St Ouen, le risque qu'il s'y passe quelque chose de divertissant y est beaucoup plus important.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

6 COMMENTAIRE(S)

Invité citer
Seb`.
07/02/2011 20:26
Goro, le batteur de Mastabah, en met tout autant, voir plus. Après, on aime, ou on déteste. Perso', je fais partie de la première catégorie et les extraits Mybouse me plaisent, donc, à écouter en intégralité (:
Geisterber citer
Geisterber
07/02/2011 15:16
Citation : leur scène ne donne plus cette impression de qualité et de profondeur qu'elle donnait il y a dix ans.
Une qualité moins "médiatisée", c'est certain. Mais en même temps, c'est acquis hein, tu verras jamais Metallian aujourd'hui (surtout depuis que Mimich' a quitté la baraque) parler de SUNWHEEL, GONTYNA KRY, DARK FURY ou même de GRAVELAND pour citer un nom plus connu, mais pourtant je t'assure qu'au planchot, la qualité est là pour qui sait apprécier ce genre de combos!
Il me faut aussi préciser que dans les trois que j'ai cité y en a un seul qui peut te plaire!
Quant à ta deuxième phrase je ne vais pas prendre la peine de la relever, j'ai largement plus que les doigts d'une main pour la contredire Mr Green
@ shining : WAR. Excellent groupe, vieux (1993) mais un peu obscur malheureusement. Je sais pas si je t'en ai déjà parlé, je crois que oui, mais comme là je me réécoute leur album Holy War de 2005 et que c'est un de mes albums de BM favori tout simplement car je me prends la même baffe à chaque voyage, je pense qu'il faut que j'en parle sous peu!
Momos citer
Momos
07/02/2011 13:38
von_yaourt a écrit : Je dis pas qu'il n'y a plus que de la merde en Pologne hein, je dis juste que leur scène ne donne plus cette impression de qualité et de profondeur qu'elle donnait il y a dix ans. Clin d'oeil Et puis leurs bons groupes de black metal se comptent sur les doigts d'une main. Mr Green
Graveland? Massemord? Furia? Behemoth (vieille époque)? Culte Des Ghoules? Capricornus?

@Geist: Quel groupe?
von_yaourt citer
von_yaourt
07/02/2011 13:26
note: 5/10
Je dis pas qu'il n'y a plus que de la merde en Pologne hein, je dis juste que leur scène ne donne plus cette impression de qualité et de profondeur qu'elle donnait il y a dix ans. Clin d'oeil

Et puis leurs bons groupes de black metal se comptent sur les doigts d'une main. Mr Green
Geisterber citer
Geisterber
07/02/2011 13:09
Sans parler de tous les petits groupes de Raw Black Metal ou même de Pagan Metal qui existent depuis les années 90 voire depuis le début des années 2000 et qui constituent à mes yeux l'élite du Black Metal actuel! Pour la peine ma prochaine chronique traitera d'une oeuvre polonaise et j'exalterai les mérites de ce grand peuple avec un ton panslave Mr Green
En revanche NON OPUS DEI pour avoir écouté rapidement au moment ou c'est sorti c'est effectivement chiant comme la mort, clinique comme c'est pas permis, en bref, rien qui m'intéresse. La moyenne est cependant méritée, c'est vrai que la performance des musiciens impressionne. Après, je ne suis pas de ceux qui se pignolent sur ce genre de choses, je laisserai donc ça à d'autres!
Keyser citer
Keyser
07/02/2011 08:41
Je suis d'accord avec toi sur les "grands" de Pologne qui se sont cassés la gueule mais il y a toujours toute une tripotée de groupes de BDM polacks excellents et cette scène reste une des meilleures d'Europe. Je vais essayer Non Opus Dei, ça devrait me plaire vu que tu n'aimes pas Mr Green

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Non Opus Dei
Brutal Black/Death
2010 - Witching Hour Productions
notes
Chroniqueur : 5/10
Lecteurs : (2)  4.5/10
Webzines : (17)  6.46/10

plus d'infos sur
Non Opus Dei
Non Opus Dei
Black Metal - 1997 - Pologne
  

tracklist
01.   Woda Dla Umarłych
02.   The Prisioner Of The Worlds
03.   Demon Nietzschego
04.   Dark Nebula
05.   Przystrojona Słońcem
06.   Death Hussar Legions
07.   Point Zero
08.   Galaxy In Her
09.   Until The Wheel Stops

Durée : 31:56

line up
parution
15 Septembre 2010

voir aussi
Non Opus Dei
Non Opus Dei
Głód

2019 - Pagan Records
  
Non Opus Dei
Non Opus Dei
Diabeł

2015 - Witching Hour Productions
  

Essayez plutôt
Cyanic
Cyanic
Litanies Of Lust Unholy

2012 - Ghastly Music
  
The Furor
The Furor
Impending Revelation

2014 - Autoproduction
  
Blood Of The Wolf
Blood Of The Wolf
I: The Law Of Retaliation

2015 - Autoproduction
  
Sarpanitum
Sarpanitum
Fidelium (EP)

2011 - Autoproduction
  
Cadaver
Cadaver
Discipline

2001 - Earache Records
  

Forbidden
Twisted Into Form
Lire la chronique
Profane Burial
My Plateau
Lire la chronique
European Assault 2024
Diocletian + Hexekration Ri...
Lire le live report
Carnifex
Hell Chose Me
Lire la chronique
Vesperian Sorrow
Awaken the Greylight
Lire la chronique
Desecresy
Deserted Realms
Lire la chronique
Greybush
A Never Ending Search For J...
Lire la chronique
Korpituli
Pohjola
Lire la chronique
Keys To The Astral Gates And Mystic Doors
Keys To The Astral Gates An...
Lire la chronique
Stress Angel
Punished By Nemesis
Lire la chronique
European Tour - Spring 2024
Bell Witch + Thantifaxath
Lire le live report
Kawir
Kydoimos
Lire la chronique
BELL WITCH
Lire l'interview
Subterraen
In the Aftermath of Blight
Lire la chronique
Conifère
L'impôt Du Sang
Lire la chronique
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Mutilated By Zombies
Scenes From The Afterlife
Lire la chronique
Echoplain
In Bones
Lire la chronique
Aristarchos
Martyr of Star and Fire
Lire la chronique
Ritual Death
Ritual Death
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Apparition
Fear The Apparition
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Skeletal Remains
Fragments Of The Ageless
Lire la chronique
Carnifex
The Diseased And The Poisoned
Lire la chronique
Abigor
Taphonomia Aeternitatis
Lire la chronique
David Eugene Edwards
Hyacinth
Lire la chronique
Lemming Project
Extinction
Lire la chronique
Keys To The Astral Gates And Mystic Doors
Keys To The Astral Gates An...
Lire la chronique
Dödsrit
Nocturnal Will
Lire la chronique