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MORTUARY : Metal Extrême Lorrain depuis 1988

Interview

MORTUARY : Metal Extrême Lorrain depuis 1988 Entretien avec Patrick Germonville, Jean-Noêl Verbecq et Bastien Legras (2017)
En attendant la chronique de leur album Nothingless than Nothingless sorti l'an dernier, voici l'interview réalisée avec deux membres historiques du combo de Death / Thrash Nancéen MORTUARY (Patrick et Jean-Noël) et leur dernière recrue (le guitariste Bastien Legras, arrivé l'an dernier).

MORTUARY a été fondé à la fin des années 1980, quelle est votre recette pour durer ?
Jean-Noël (basse) : Il n’y a pas de recette particulière, juste la foi et la passion dans cette musique qui nous poussent à continuer malgré les galères….

Quand on cohabite si longtemps avec d’autres musiciens, est-ce que le processus de composition change ? Est-ce que certaines étapes sont plus faciles, plus intuitives ?
Jean-Noël : Certains automatismes se créent, nous arrivons + facilement à être sur la même longueur d’onde. Nous nous connaissons de mieux en mieux et savons quels riffs vont nous plaire, ou au contraire, passerons moins bien au niveau du feeling.

Six ans se sont écoulés entre G.O.D et Nothingless than Nothingness mais combien de temps avez-vous réellement consacré à la composition du dernier album?
Jean-Noël. : C’est difficile à dire, nous répétons peu tous ensemble, et certaines périodes ont été consacrées à travailler notre répertoire, notamment avant de partir en tournée à Cuba. En fait, dès que nous avions 1 peu de temps, nous composions pour le nouvel album, il est donc compliqué de savoir combien de temps nous avons consacré à cet album, mais pas 6 ans en tout cas, ça c’est sûr……

Est-ce un processus lent qui s’étale sur plusieurs mois, chanson après chanson, ou bien un projet que vous élaborez sur un court laps de temps avant de l’enregistrer dans la foulée ?
Jean-Noël : Comme je l’ai spécifié dans la question précédente, nous composons dès que possible, donc ça s’étale effectivement sur plusieurs mois, voire années……

Même si votre musique est toujours brutale, votre dernier album m’a paru plus apaisé que G.O.D que nous avions (chez Thrashocore) déjà trouvé plus apaisé et varié que Agony In Red, avec moins de chansons brutes de décoffrage et plus de constructions élaborées. Comment analysez-vous la progression de votre musique ?
Jean-Noël: Pour reprendre chronologiquement, il faut savoir que Agony In Red a été composé alors que nous étions au fond du gouffre, au bord de la séparation……Il ne restait plus que Pat, Alex et moi-même, nous n’avions plus de batteur, de second guitariste, plus de local et même la camionnette qui nous servait pour les concerts nous a lâché !!!! Après discussion, nous avons décidé de continuer, nous avons retrouvé 1 local et avons commencé à recomposer……Notre état d’esprit était vraiment haineux à ce moment-là, ce qui explique la violence de certains morceaux !!!! Puis Dirk Verbeuren est arrivé à la batterie et a boosté considérablement ces nouveaux morceaux !!!! Pour G.O.D et NTN, je pense que l’arrivée de Paul à la seconde guitare nous a amenés effectivement à des morceaux plus variés et moins bruts, même si certains (comme “G.O.D” par exemple) restent bien dans l’esprit d’Agony…….
Nous n’avons jamais cherché à être les plus brutaux possibles, MORTUARY a toujours recherché de la mélodie dans ses compos. Maintenant, si une compo sonne brutale et qu’elle nous plait, nous n’avons aucune raison de ne pas la retenir. .Nous n’avons pas vraiment de limite en matière de composition, tant que ça sonne bien et que ça colle à l’identité de MORTUARY.

Niveau production, je trouve également que Nothingless Than Nothingness poursuit l’évolution qu’on ressentait entre les deux précédents albums : la prod de Agony In Red était vraiment mastoc avec un son très lourd et puissant, celle de G.O.D et de Nothingless than Nothingless sont plus ciselées et (un peu moins) Heavy, qu’est-ce qui vous a amenés à changer de braquet ?
Jean-Noël : A la base, la production d’Agony n’aurait pas dû être ce qu’elle est, mais des divergences au niveau du mixage avec un des ingés son nous ont amenés à confier le mix final à une autre personne (Alain AIME en l’occurrence, guitariste bien connu par les amateurs de guitar hero et ancien guitariste du groupe de Heavy, FISC) qui a tout de suite su comprendre ce que l’on recherchait, à savoir un son brut et compact !!!! Tout n’est pas parfait, mais il a accompli un très bon travail en peu de temps !!! Par contre, et d’un point de vue strictement personnel, avec le recul, la production de GOD est en deçà de ce que j’aurais aimé, le son est un peu trop aseptisé……En revanche, j’aime beaucoup le son de NTN, beaucoup plus clair et direct que son prédécesseur, bien plus Thrash en fait, et ça nous convient parfaitement !! Gorgor, des studios de la Forge et batteur de PHAZM, a réalisé 1 excellent travail sur cet album et nous le remercions pleinement.

Je trouve que certaines chansons de Nothingless than Nothingness auraient pu supporter du chant clair, avez-vous déjà envisagé cette option ?
Patrick : Il est vrai que sur certains morceaux comme “Above” et “Kingdom”, des titres à ambiance, des passages en chant clair étaient possibles. Mais cela ne colle pas à l'identité vocale du groupe. Le chant doit être agressif et saturé. Même si personnellement, j'apprécie certains groupes avec du chant clair.

Y a-t-il une signification cachée à l’artwork de Nothingless than Nothingness ? Une histoire derrière l’image ? Avez-vous laissé carte blanche à un graphiste ou bien “passé commande” pour coller à l’album ?
Patrick : La pochette a été réalisée par un artiste français : Bernard Dumaine qui a fait un boulot remarquable. En voyant son œuvre, j'ai eu un flash car elle collait parfaitement à l'esprit de certains morceaux de l'album que sont K-OS ; K et Kingdom. Cette trilogie qui décrit le combat entre un homme et sa maladie. Le corps torturé avec la position de résignation et d'abandon illustre parfaitement les textes de ces titres. On ressent dans ce dessin toute la souffrance du personnage avec le rouge qui transparaît au travers de son corps. Le fond de la pochette me rappelle aussi les formes torturées que l'on retrouve chez Dan Seagrave, célèbre pour ses pochettes de vieux groupes de Death Metal des années 90. Clin d'oeil en quelque sorte.

Vous insérez parfois un peu de chant en français dans vos lyrics, pourquoi ? Et pourquoi pas carrément une chanson en français ?
Patrick : J'aime mettre de petits passages en français sur certains morceaux. Déjà présents sur Agony in Red et sur G.O.D, toujours ce petit clin d'oeil à notre langue. De plus, les riffs sur lesquels se trouvent les plans en français se prêtent bien à ce genre d'exercice. Il n’est pas exclu de retrouver un morceau en français sur le prochain album, c'est vrai !

Depuis 2010, vous avez accueilli deux nouveaux musiciens. Comment se passent les recrutements, s’agit-il d’artistes que vous connaissiez déjà auparavant ou bien avez-vous organisé un “recrutement” ?
Jean-Noël : Si nous cherchons un musicien, nous essayons déjà de trouver autour de nous qui pourrait être intéressé (amis, connaissances…), sinon, nous procédons par annonces….. Je tiens à préciser que Paul a été remplacé par Bastien au poste de second guitariste.
Ce sont d’ailleurs tous ces soucis de changements de musiciens (entre autres) qui ont retardé l’évolution du groupe, car depuis les débuts, nous avons malheureusement subi de gros bouleversements de line-up !!!! Aujourd’hui, ça semble se stabiliser, et l’arrivée de Bastien devrait encore plus fortifier ce line-up.

Comment se passe l’intégration de nouveaux membres dans un groupe dont le noyau est constitué depuis plus de vingt ans, les “anciens” ont-ils autant d'appréhensions que les “nouveaux” ?
Bastien : Pour moi, ça s'est passé très naturellement. Humainement, c'était facile, pour eux comme pour moi. Il n'y a pas eu d'appréhension, mais beaucoup d'envie que ça marche. Nous sommes amis depuis plus de 20 ans et je suis fan de la musique de Mortuary depuis l'époque de leur 3ème démo "The Mortified Faces". J'ai vu de très nombreuses fois le groupe en concert et je connais leurs disques par coeur, ils font partie de mes disques favoris. J'ai donc eu simplement l'impression d'intégrer une famille dont je faisais déjà partie depuis longtemps. A côté de ça, il m'a fallu énormément bosser pour apprendre le répertoire, que je continue d'étoffer petit à petit.
Jean-Noël. : En règle générale, nous faisons le maximum pour que le nouvel « embauché » se sente à l’aise rapidement, et pour ça, nous pouvons compter sur Pat et ses nombreux délires en répét !!! Nous ne sommes pas des professionnels, nous ne rendons de compte à personne en particulier, donc pas de pression…..Il serait donc stupide de mettre la pression sur un nouvel arrivant.

Vous êtes un groupe d’avant internet. Que pensez-vous des formations récentes qui publient leur musique sur le net au fur et à mesure qu’ils la créent et de ceux qui sortent un disque le plus tôt possible, sans prendre le temps de maturer leur style ?
Jean-Noël : Je n’ai pas de jugement particulier à porter sur les actes et envies des groupes. Internet a permis à tout à chacun de se faire connaître au-delà de ses propres frontières. Pour MORTUARY, nous continuons à pratiquer comme nous l’avons toujours fait, à savoir composer des morceaux, les travailler et enregistrer l’album quand nous nous sentons prêts.

Vous avez essentiellement publié des albums (pas de splits, pas d’EP), pourquoi privilégiez-vous ce format-ci ?
Jean-Noël : On ne nous a jamais proposé de split. Quant au EP, je trouve que ce n’est pas attractif, déjà qu’avec le téléchargement, ça devient difficile de vendre un album « complet », alors proposer un EP avec seulement 4 ou 5 titres me paraît assez risqué en terme de rentabilité. D’un autre côté, cela peut permettre de sortir des disques un peu plus souvent, mais à l’heure actuelle, ce n’est pas dans nos objectifs.
Cela dit, nous avons sorti 3 démos en format K7 en 1990, 1992 et 1994 (eh oui, cela ne nous rajeunit pas, ha ha !!).

En juin dernier, vous avez donné un concert matinal au Hellfest, qu’avez-vous pensé de l’accueil du public et de l’ambiance ?
Jean-Noël : Nous avons été très agréablement surpris, déjà par l’affluence qui était très correcte malgré l’heure matinale et pour un 3ème jour de festival, auxquels se rajoutait une chaleur écrasante durant ces 3 jours !! D’autre part, le public était bien réactif et les retombées ont été dans l’ensemble très positives. Nous aurions aimé jouer un peu plus longtemps, mais bon, c’est comme ça…..

Le Hellfest est désormais considéré comme une référence des fest de Metal, trouvez-vous que la programmation soit représentative de la diversité de la scène actuelle ? (et plus particulièrement de la scène extrême) ?
Jean-Noël. : Je trouve que pas mal de styles sont représentés au Hellfest. Après, et sur cette édition 2017, je trouve que la scène extrême était moins bien représentée…… Mais il en faut pour tous les goûts, et je pense que, même s’il y a quelques 150 groupes à l’affiche, ça doit être un sacré casse-tête pour la programmation.

Depuis quelques années, on assiste à l’émergence de jeunes groupes revendiquant un Death ou un Thrash Oldschool et reprenant tous les codes des pionniers du genre, qu’en pensez-vous ?
Jean-Noël: Personnellement, étant un gros fan de Thrash, je suis aux anges !!! Mais il faut faire un gros tri, il y a à prendre et à laisser…..

Plus généralement, que pensez-vous de la scène Metal Extrême actuelle ?
Jean-Noël : C’est une scène très riche et variée, et la France n’est enfin plus à la traîne dans ce domaine, beaucoup de groupes talentueux émergeant dans toutes nos régions.
Je pense cependant que nous risquons d’arriver à une certaine saturation (si ce n’est déjà fait…), la quantité risquant de l’emporter sur la qualité.

Un dernier mot pour finir ?
Patrick : Merci à Thrashocore pour cette interview et continuez à supporter la scène locale ! Sans vous, nous ne sommes rien !!
Jean-Noël : Merci à toi pour l’interview et ton soutien. Notre dernier album NTN va enfin être distribué en France à partir de fin septembre 2017 (Fnac…..). N’hésitez pas à nous contacter pour des concerts, interviews……..Et merci au public qui continue à se déplacer aux « petits » concerts, c’est là que se trouvent les futurs talents de demain !!! STAY BRUTAL !!!


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