Sulk - Tennis Elbow
Chronique
Sulk Tennis Elbow (EP)
Dites, c'est où qu'on signe pour retourner dans le passé ? Non, parce que là, j'ai une sortie à faire figurer à mon bilan de fin d'année... Et je m'en veux d'être passé à côté ! Parce que "Tennis Elbow", derrière son nom débile et sa pochette plus qu’intrigante (œuvre du batteur de Sulk), renferme absolument tout ce que je recherche dans le Grindcore. Un modèle d'efficacité, de bovine-attitude, misant plus sur la force de frappe que la subtilité.
Difficile de se renseigner sur Sulk. D'une part, parce que ce nom a déjà été pris par un autre groupe Anglais (au demeurant bien plus chiant), d'autre part, parce que le trio de Leeds (qui nous a aussi offert Gets Worse, comme quoi...) se plaît à cultiver une certaine discrétion, postant rarement, restant dans l'ombre, probablement pour mieux laisser parler la poudre. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le barillet est chargé à ras-bord. Comment décrire "Tennis Elbow" de la façon la plus juste possible ? Prends le côté résolument street et abrasif de Magrudergrind, le côté bordélique, survitaminé, décérébré d'un Chiens (pas un hasard, l'EP ayant été mixé et masterisé par Ben Jones, responsable de "Trendy Junky"), et tu auras une petite idée de la branlée qui t'attend.
Putain, que c'est bon ! Dopé par un son impeccable, qui rend justice aux blast-beats de Flid, batteur fou, "Tennis Elbow" est une leçon de Grindcore qui tâche. Sans jamais se prendre au sérieux, tout en restant très droit dans ses bottes, Sulk propose treize titres d'un Grindcore tant véloce que mordant. L'ouverture "Ronnie" est annonciatrice du déluge qui se prépare, titre mid-tempo taillé pour échauffer le pit, pour enchaîner sur une déferlante qui laisse l'auditeur sur le cul, yeux écarquillés, se demandant encore ce qui vient de lui arriver. Même les passages volontairement débiles, notamment ce mémorable "Pee-Wee Gurnman" gratifié des vocalises ridicules d'un De Mosselman en très grande forme, parviennent à conjuguer sourire niais et poing fermement serré. Du chant étranglé de Rich, entre saillies aigües et squeals qui tapissent les enceintes, jusqu'aux riffs incendiaires d'Adam et le jeu nerveux de Flid (ces gravity blasts !), tout, sur "Tennis Elbow", appelle au viol du bouton Replay. Et pour ne rien gâcher, c'est qu'ils savent jouer, les salopards !
Bref, le mieux, c'est encore d'aller écouter cette sortie malheureusement passée inaperçue l'année dernière. En moins d'un quart d'heure, Sulk expédie entrée, plat et dessert dans ce qui aurait d'u s'imposer comme l'une des sorties majeures de l'année dernière... Pour qui goûte le genre. Allez, messieurs, ne restez pas sur ce tirage riquiqui de 30 cassettes et donnez à "Tennis Elbow" un pressage à la hauteur de la branlée qu'il dispense !
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3 COMMENTAIRE(S)
citer | Super chronique Antoine. Je vais écouter derechef. |
citer | Très chouette.
Comme je l'avais souligné, du grind comme j'aime, à la Chiens, avec du rythme, des idées, de la tension... |
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3 COMMENTAIRE(S)
29/04/2021 19:07
29/04/2021 16:02
Comme je l'avais souligné, du grind comme j'aime, à la Chiens, avec du rythme, des idées, de la tension...
29/04/2021 15:30